Pédiatrie sociale en Haute-Yamaska: les portes sont ouvertes

SANTÉ. Après plus de trois ans de travail, les bénévoles qui ont investi tout leur cœur dans la mise sur pied du Centre de pédiatrie sociale de la Haute-Yamaska (CPSHY) peuvent enfin se dire mission accomplie. Les deux points de service de Granby et de Waterloo, entièrement centrés sur les besoins des tout-petits,  sont officiellement en marche; ils ont été inaugurés vendredi dernier.

«Changer le monde, un enfant à la fois». Cette phrase du Dr Gilles Julien, qui a développé le modèle de médecine sociale au Québec,  peut désormais être mise en pratique à Granby, dans les locaux de la rue Saint-Jean, où l’organisme Réussir avec PEP s’est également installé. À Waterloo, les petits sont attendus de pied ferme dans les installations d’Espace Familles (rue Foster).

«On est assez fiers d’avoir réussi à ouvrir et monter les deux sites en même temps. On est le seul au Québec qui a réussi à avoir deux points de service. Je pense que c’est un bon atout pour la communauté», lance la présidente du conseil d’administration du CPSHY, Me Leilanie Piette.

L’idée derrière la médecine sociale est de regrouper des professionnels des domaines médical, psychosocial et juridique à même d’accompagner les enfants dans un lieu accueillant et non institutionnalisé.

Au moment de la conférence de presse donnant le coup d’envoi des activités, sept enfants avaient déjà pu profiter des services d’évaluation et de suivi. Ceux-ci peuvent être référés par un parent ou par un professeur nourrissant certaines inquiétudes à leur endroit.

«On s’assure que ce soit un enfant qui est dans un contexte de grande vulnérabilité et qui vit dans un contexte de stress toxique. On parle aussi d’enfants et de familles qui sont isolés des services. Un enfant qui est déjà pris en charge n’est pas forcément un enfant qui va se retrouver à la pédiatrie sociale […]», explique Esther Laframboise, coordonnatrice d’Espace Familles et, du même coup, du point de service de Waterloo.

Il est pour le moment prévu que la pédiatre Dre Catherine Gagnon et l’omnipraticienne Dre Marie-Pierre Dubé œuvrent une demie-journée par semaine chacune. Les deux professionnelles  de la santé se déplaceront aux deux sites. Même chose pour la travailleuse sociale Sophie Prévost, qui sera quant à elle en fonction deux jours par semaine. Si les points de service sont pour le moment en opération à temps partiel, des heures d’ouverture devraient néanmoins s’ajouter dès janvier prochain, précise l’organisation.

Des services juridiques et de médiation familiale seront aussi éventuellement offerts sur place, en plus d’activités de dépistage et de sensibilisation. Visant à insuffler un «esprit de quartier», le CPSHY compte également offrir d’autres services connexes en partenariat avec des regroupements déjà présents dans le milieu.

À Granby, des activités sont déjà organisées depuis le mois dernier à raison de deux fois semaine après les classes. Cela est d’autant plus intéressant que le local est situé à proximité d’habitations à loyer modique (HLM), précise la coordonnatrice du point de service et de Réussir avec PEP, Annie Blanchard: «Ça va nous permettre de dépister certains enfants qui pourront aussi bénéficier des services. Ça fera aussi un petit plus après l’école».

Une aide essentielle

Le maire de Granby, Pascal Bonin, l’admet d’emblée: la première fois qu’on l’a abordé à propos de l’implantation d’un centre de pédiatrie sociale sur le territoire, ce mot sonnait littéralement comme du chinois à ses oreilles. Évidemment, depuis, les choses ont bien changé.

L’élu a tenu, vendredi dernier,  à féliciter les bénévoles qui ont «relevé le défi de façon extraordinaire». Le premier magistrat a aussi précisé combien ce centre se veut essentiel, tous les enfants n’ayant pas les mêmes chances de réussite.

«La pauvreté, ce n’est pas en la cachant qu’on arrive à la solutionner. Que des gens et des organismes comme ça s’impliquent,  ça fait qu’on travaille directement sur le problème. Je le dis souvent, mais dans les poches les plus pauvres de notre ville se cachent peut-être les plus grands talents. Il faut leur donner l’opportunité de rayonner», lance-t-il.

La démarche de certification du CPSHY auprès de la Fondation du Docteur Julien sera sous peu amorcée. L’entente liant le service à cette dernière, assortie d’une aide financière de 50 000 $ pour la première année, devrait sous peu être signée.