Planète en action: s’aider soi-même en aidant les autres
ORGANISME. Après plusieurs années à côtoyer les bas-fonds, Joanie Martin a compris que la seule façon pour elle de s’en tirer était d’aider les autres. C’est dans cette optique que la jeune Granbyenne a décidé de créer Planète en Action, un organisme qui se donne comme mission de venir en aide à quiconque se trouve dans le besoin.
L’organisme sera au Marché public de Granby tous les dimanches à compter du 26 février. Ce dernier offrira notamment des repas chauds, chocolats chauds et dons en tout genre. Produits d’hygiène, jouets et vêtements seront notamment disponibles à tous ceux qui en éprouvent le besoin.
Pour Joanie Martin, il s’agit d’une façon de redonner au suivant et surtout, d’inciter les gens à faire du bénévolat pour mettre en place un réseau d’entre aides ouverts à tous. «C’est incroyable comment les gens embarquent, je pourrais te montrer la messagerie de Planète en action, c’est fou, ça n’arrête pas. Les gens m’écrivent pour me dire qu’ils ont envie d’embarquer et faire du bénévolat. Tout le monde veut faire du bénévolat, mais ce n’est pas toujours facile et accessible», a noté la fondatrice de Planète en action.
Des idées pour faire le bien autour d’elle, Joanie Martin n’en manque pas. Ainsi, la jeune femme et mère d’une petite fille ne cache pas ses envies de faire de Planète en Action un joueur majeur dans le milieu communautaire granbyen. «Pour l’instant, on fait des activités et des collectes pour redonner au suivant, mais notre but ultime est d’ouvrir un centre, qui sera 24 h sur 24 et qui offrira des lits aux itinérants. On souhaite aussi que ça serve de centre de distribution durant le jour», a-t-elle indiqué.
La meilleure thérapie, c’est d’aider
Pour la jeune femme au lourd passif, le déclic est arrivé durant les nombreuses séances de thérapies qu’elle a dû suivre pour remettre de l’ordre dans sa vie. «Ç’a pris beaucoup de temps avant que je puisse sortir de ce passé-là. J’ai touché un peu à tout notamment à l’alcool et la drogue et je me suis tenue avec des gens vraiment pas fréquentables», a confié Mme Martin.
Mais pour Joanie Martin, tout ceci n’était qu’une grande leçon que la vie lui a enseignée. En effet, la -Granbyenne en a tiré un enseignement qui lui servira pour le restant de sa vie, c’est en aidant les autres qu’on finit par s’aider soi-même. « J’avais toujours les bonnes personnes qui m’aidaient à m’en sortir de mes problèmes. Ensuite, je rencontrais un groupe de gens avec les mêmes problèmes que moi et c’était en les aidant que je m’en sauvais. À chaque fois, c’était ça. À force d’arriver, j’avais compris que c’est en aidant les autres que je finis toujours par m’en sortir », a souligné la jeune femme de 32 ans.
«J’ai l’impression que tout ce parcours était voulu, il fallait que je vive tout ça pour réaliser ça aujourd’hui», a-t-elle ajouté.
Joanie Martin, qui travaille comme massothérapeute à la maison, s’était promis de ne jamais abandonner les personnes qui ont connu sa réalité. Ainsi, elle s’est notamment impliquée au sein du mouvement Unis pour les sans-abris à -Montréal et auprès d’Alain Rodrigue, bien connu dans le milieu communautaire sherbrookois, pour aider les résidents de l’ex-Hôtel Albert. Elle gravite également dans le milieu communautaire de la région, en offrant notamment des repas et en aidant à l’accueil de familles ukrainiennes.
Et si elle a aujourd’hui décidé de centrer son aide dans la région de Granby, c’est parce qu’elle pressent une arrivée massive de sans-abris dans la région pour l’hiver prochain. «D’ici à l’hiver prochain, il va y avoir le double des sans-abris que nous avons là. Les grosses villes sont pleines et ils ont compris que les petites municipalités sont plus généreuses, ils veulent donc s’en rapprocher », a indiqué Joanie Martin.
Pour prodiguer le plus d’aide possible et rendre Planète en Action accessible à tous, Joanie Martin a notamment décidé de faire de la santé mentale son enjeu de bataille. Pour la trentenaire qui a travaillé dans ce domaine, les personnes qui éprouvent des besoins importants sont plus susceptibles de développer ce genre de maladie. «Quelqu’un dans le besoin est à risque de développer un problème de santé mentale. La santé mentale est un enjeu principal pour Planète Action, et si les gens avaient un peu plus ce sens de la fraternité, faisaient un peu plus de rassemblement avec des gens isolés, on aurait moins ce genre de problème», a-t-elle souligné.