Poules urbaines à Granby: les citoyens prennent la parole
MUNICIPAL. Près d’une centaine de citoyens se sont déplacés à l’hôtel de ville de Granby, mercredi soir, afin de participer à l’assemblée publique de consultation sur la garde des poules en milieu urbain. Le comité formé de neuf personnes, qui chapeaute ce dossier, voulait entendre ce qu’avaient à dire les gens présents afin de bien guider les idées contenues dans le rapport qui sera présenté au conseil municipal au printemps.
Dans un premier temps, l’urbaniste sénior à la Ville de Granby, Dominique Desmet, a exposé certaines pistes de réflexion du comité. Ce dernier a élaboré les points favorables et moins favorables à garder des poules en milieu urbain. M. Desmet a aussi abordé l’aspect de la règlementation si les poules urbaines étaient admises à Granby tout en expliquant les changements qui ont été réalisés dans les municipalités du Québec qui ont accepté les poules urbaines comme Drummondville, Gatineau et tout récemment Cowansville.
Une majorité de citoyens en faveur de la garde des poules ont pris la parole. Si certains trouvent l’idée intéressante au niveau de la zoothérapie ou du volet éducatif, d’autres ont voulu être rassurés sur les matériaux de construction utilisés pour confectionner un poulailler si le projet devait aller de l’avant.
De son côté, une citoyenne de Sainte-Cécile-de-Milton, Carole Ménard, a soulevé des inquiétudes quant à l’abandon de l’animal à la fin de la saison estivale. «La possible venue de poules urbaines doit être quelque chose de bien encadré. Les gens ont de la misère à garder des chiens et des chats. Ça sera comment avec des poules? Il faut qu’elles soient dans le poulailler et que ce soit bien clôturé», a-t-elle expliqué aux membres du comité.
Pour sa part, un citoyen de Granby, qui a été agriculteur pendant 45 ans, soutient l’idée d’avoir des poules en zone urbaine. Ce dernier a donné des conseils sur le type de grillage à utiliser afin de garder les poules à l’intérieur du poulailler et que les animaux sauvages ne s’attaquent pas à elles.
Pour plusieurs citoyens présents qui s’opposent à l’arrivée des poules en milieu urbain, la question des odeurs est revenue à quelques occasions. C’est le cas de Luc Côté. «La question de la salubrité n’a pas été démontrée dans l’exposé du début. Qui dit poules, dit possibilité de maladies comme la grippe aviaire. Mon voisin a un poulailler et les odeurs sont incroyables», a-t-il raconté. Ce dernier a même suggéré que les gens qui souhaitent garder des poules paient les frais et taxes rattachés au projet. Un point de vue qui n’a pas été partagé par l’ensemble de la salle. «C’est le vivre ensemble. Nous sommes dans une société. Granby a décidé d’investir de l’argent dans un skatepark et je ne fais pas de skate», a souligné le citoyen Jean-François Petit.
Une autre citoyenne qui s’oppose au projet des poules urbaines, Diane Leduc, estime que la Ville de Granby devra se doter d’une règlementation solide si elle décide d’aller de l’avant. « Que va faire la ville si les gens ne respectent pas les règlements. Il faudrait que les récalcitrants aient des conséquences pour le non-respect de la règlementation», a-t-elle noté.
De son côté, un jeune citoyen, Mathis Lessard, a tenu à rassurer les gens qui sont contre les poules. «Il y a des poules chez nous. Je n’ai jamais senti une odeur. Quand c’est bien entretenu, il n’y a pas de problème. Notre poulailler, on l’a fabriqué avec des matériaux recyclés», s’est exprimé le jeune homme.
Des résidents ont voulu souligner que la ville avait le devoir de responsabiliser les citoyens advenant le cas de l’arrivée de poules urbaines à Granby l’été prochain. Ce fut le cas de Brigitte Ouellet. «Ça pourrait être intéressant de donner un cours à ces citoyens pour voir dans quoi ils s’embarquent. Il faudrait aussi que ce soit la personne qui paie pour ce cours et non l’ensemble de la municipalité», a indiqué la citoyenne.
Fait particulier, plusieurs citoyens ont fait part aux autorités municipales qu’ils détenaient déjà des poules en milieu urbain. Bien qu’il n’y ait pas de règlementation à ce sujet, les poules sont tolérées à moins de plaintes récurrentes de la part du voisinage.
Le comité poursuit son travail
Le conseiller municipal, Stéphane Giard, qui est membre du comité examinant le dossier des poules urbaines est satisfait du déroulement de la soirée de par la présence des gens et le respect des intervenants.
«Il n’y avait pas une compétition entre les gens en faveur des poules et les gens contre. Je pense que l’idée était d’alimenter le comité pour amener d’autres arguments ou des visions que le comité n’avait pas pensé. Amener des outils pour rendre la meilleure décision possible», s’est exprimé M. Giard au terme de l’assemblée publique.
Le comité chargé d’étudier la question des poules urbaines se réunira à nouveau mercredi prochain. Un rapport sera présenté aux membres du conseil municipal de la Ville de Granby au printemps.
«Avec les renseignements recueillis, on va devoir faire une autre rencontre après celle de la semaine prochaine. Nous devons monter une règlementation en faveur des poules si tel est le cas. Si on refuse les poules, il faut dire pourquoi et amener des arguments en ce sens. On va présenter ça au conseil et celui-ci va prendra la décision finale», conclut M. Giard.