Projet UNIR: aller au-devant des personnes qui tournent autour du centre-ville

INTERVENTION. INTERVENTION. «Bonjour, je me présente: Marie-Claude Roux. Je suis la nouvelle agente sociocommunautaire pour le Service de police de Granby (SPG).» Dans les prochaines semaines et les prochains mois, la policière de la sûreté municipale répètera régulièrement cette formule pour établir des liens avec les personnes vulnérables, les nouveaux arrivants, les jeunes et les commerçants lorsqu’elle ira à leur rencontre. Une nouvelle démarche policière qui s’inscrit dans le cadre du projet UNIR (Uniformiser Nos Interventions en Résolution de Problème) qui vise à mieux cerner les enjeux sociaux du centre-ville et ses à-côtés.

Grâce à une enveloppe de plus de 500 000 $ financée conjointement par la Ville de Granby et le ministère de la Sécurité publique pour les années 2023 et 2024, le SPG pourra compter sur les services d’une agente sociocommunautaire (Marie-Claude Roux) soutenue par un lieutenant pour la coordination du projet UNIR (Claude Raymond). Son mandat? Être à l’écoute de ceux et celles qui gravitent sur la rue Principale et les rues avoisinantes et les diriger vers les ressources communautaires en cas de besoin. Avec ce projet de police de proximité 2.0, le directeur Bruno Grondin souhaite davantage se rapprocher des clientèles vulnérables.

«L’approche communautaire, c’est l’essentiel de notre travail policier. Oui, il y a l’application des lois, mais avant tout, on doit prévenir le crime et aider nos gens vulnérables sur le territoire (…). On a une augmentation depuis cinq ans des appels en santé mentale de 96 %. C’est beaucoup.» «On parle de 1093 appels comparativement à 557 entre 2018 et 2022. On parle d’appels complexes pour des gens dans le besoin. On ne veut pas les arrêter et les judiciariser. L’important, c’est de leur donner de l’aide en travaillant en partenariat avec les organismes.»

Sur le terrain

Santé mentale, clientèle immigrante grandissante, itinérance. Les nouvelles réalités d’aujourd’hui obligent les organisations policières à revoir leurs méthodes d’intervention. Bien qu’elle défend les couleurs d’un service policier, l’agente Roux veut d’abord tendre la main et l’oreille aux personnes vivant en situation de précarité (santé mentale, itinérance, toxicomanie et autres) et être à l’écoute des autres acteurs du centre-ville (monsieur et madame tout le monde, commerçants).

«J’aime les humains, j’aime les gens. Je veux travailler pour eux et leur apporter des outils afin de leur venir en aide. Bien sûr, je n’ai pas la prétention de vouloir régler l’itinérance. Ça serait utopique (…). Par contre, j’aimerais favoriser la cohabitation entre les citoyens et les gens ciblés par le projet UNIR (…)», a confié l’agente Roux.

Selon la policière, qui compte 15 ans d’expérience au Service de police de Granby, une approche communautaire plus humaine va contribuer à l’ouverture d’un dialogue avec un citoyen en difficulté.

«Depuis deux mois, je suis affairée à mes nouvelles tâches et j’ai déjà fait une petite différence dans la vie de certaines personnes. Je pense à une dame du centre-ville qui avait des comportements dérangeants, voire préoccupants (…). J’ai sollicité l’aide des commerçants et mobilisé le partenariat externe et aujourd’hui, cette dame reçoit des soins. En résumé, je veux comprendre ce que vivent les citoyens et les aider dans leurs enjeux avec les outils que j’ai à ma disposition.» «Mais aussi grâce à la confiance qui aura été bâtie avec mes partenaires pour travailler ensemble dans la confiance et le respect.»

Pour Claudine Leroux, de la -Maison des familles de Granby et région, les mots prononcés par l’agente Roux sonnent comme de la musique à ses oreilles. «Bravo pour cette ouverture. Le travail de proximité, on y croit à 100 %.»