Quand la lecture fait du bien à l’autre
COMMUNAUTÉ. COMMUNAUTÉ. Au début du mois de mai, l’organisme Sclérose en plaques Haute-Yamaska-Richelieu (SEPHYR) a lancé son premier lecture-o-thon Je me livre à l’occasion du mois à la sensibilisation à la sclérose en plaques. Quelques bouquins à lire en échange d’un don de 100 $ ou plus. Pour Carl Janelle, qui est est lui-même touché par la maladie auto-immune, ses quelques dollars amassés ici et là grâce à la générosité du public peuvent faire toute la différence dans sa vie.
Prendre part à un -lecture-o-thon peut paraître banal pour le commun des mortels. Chez -SEPHYR, chaque dollar récolté au cours de cette activité de financement tenue en juin prend tout son sens puisqu’il permet à l’organisme de maintenir les services « santé » offerts à sa quarantaine de membres qui souhaitent garder la forme. Physiothérapie, massothérapie, kinésiologie, physiothérapie et autres soins de santé. Jeudi dernier, Carl Janelle et la directrice générale de SEPHYR, Lucie Cousineau, ont d’ailleurs convié l’auteur de ses lignes à la Clinique Soins Urbain de la rue Saint-Charles Sud pour une session d’entraînement.
«J’étais quelqu’un de très actif qui marchait beaucoup. Aujourd’hui, je marche encore, mais plus aussi vite et je m’épuise plus rapidement. En venant m’entraîner, ça m’aide à maintenir un bon niveau d’énergie », raconte le Granbyen qui conjugue avec les hauts et les bas de la sclérose en plaques (SP) depuis 2015. «L’activité Je me livre, c’est super important pour les membres afin de leur donner accès à ses services. »
Après avoir dû faire leur deuil de bien des sports, Carl Janelle renoue avec le dessin et le «gym» adapté. Une nouvelle activité qui lui fait le plus grand des biens. «Je le vois le progrès depuis que je viens ici. Je suis en bien meilleure forme et j’ai plus d’énergie », explique l’homme qui vient au gym une à deux fois par semaine.
Un gym pas comme les autres
«Ici, on n’est pas dans un gym conventionnel. Pour eux, ça fait toute une différence de ne pas se voir en compétition avec d’autres. Ici, tout est fait en fonction de la réhabilitation des gens», explique Lucie Cousineau, directrice générale chez SEPHYR. « À la Clinique Soins Urbain, ce sont des gens de coeur. Ils sont là pour nos membres et ils en prennent soin. »
Rappelons que l’organisme expérimente le soutien à l’entraînement depuis quelques années. Il a notamment fait ses classes aux côtés de la compagnie Kinesiq et du Centre médico sportif Évolution.
Pour Carl Janelle, la soixantaine de minutes passées en compagnie d’un spécialiste de la mise en forme lui permet de faire le vide et le plein à la fois. L’entraînement, c’est une sorte d’échappatoire, avoue-t-il.
Mais pour offrir cet accompagnement aux personnes touchées par la sclérose en plaques, la pierre angulaire demeure l’accessibilité. Quel que soit le montant d’un don, chaque dollar compte pour SEPHYR, assure Mme Cousineau.
«Chacun de nos membres reçoit un service à la carte personnalisé. Les programmes sont revus chaque semaine et rien n’est laissé pour compte (…). La sclérose en plaques est diagnostiquée de plus en plus jeune et bien souvent, les gens, qui ont peu travaillé, n’ont pas d’argent accumulé au niveau de leurs rentes et sur le plan financier, ça devient plus compliqué. Si je dis à Carl…ça va te coûter 70 $ pour une heure pour venir voir ta kinésiologue (…) » « En partant, tu m’oublies. Je n’en aurais pas les moyens. Sans le SEPHYR, je ne pourrais venir au centre », affirme l’homme de 46 ans.
Grâce aux collectes de fonds comme le lecture-o-thon Je me livre, l’organisme propose des services « santé » à des coûts abordables : 10 $ (pour les personnes avec la SP) et 20 $ (pour les individus ayant une autre maladie chronique) au lieu de 70 $.
«Avec ce projet, notre objectif, c’est de maintenir l’autonomie des gens, car la sclérose en plaques est une maladie dégénérative. Si on ne les soutient pas, ils finissent dans un CHSLD et on ne veut pas ça », laisse entendre -Lucie -Cousineau.
Bien que la campagne Je me livre se termine à la fin du mois de juin, les dons sont toujours les bienvenus chez SEPHYR. « Si tout le monde donne 1 $, 2 $ ou 3 $, imaginez-vous ce qu’on pourrait faire avec la population de Granby. Peu importe ce que tu donnes, ça va faire la différence. Chaque dollar est important », soutient Mme Cousineau.
«Quand je viens au centre, ça me fait du bien et ça change le mal de place en plus d’être bon pour le social. Bouger, ce n’est jamais mauvais. C’est juste bénéfique pour moi », conclut Carl Janelle.