Sauvé de la mort in extremis par un policier… en congé 

TÉMOIGNAGE. TÉMOIGNAGE. L’agent Clovis Hamel, du Service de police de Granby, n’est pas prêt d’oublier sa journée de repos du 19 mars dernier à Québec. Alors que lui et sa copine se dirigeaient vers le Vieux-Québec, le policier de 26 ans s’est porté au secours d’un homme en détresse qui venait de s’engouffrer dans les eaux du fleuve Saint-Laurent. Un acte de bravoure qui a fait toute la différence puisque l’individu rescapé va bien aujourd’hui.

Honoré une première fois par le Service de police de Québec pour son geste héroïque, l’agent Hamel a eu droit au même hommage de la part de son employeur, le 9 novembre dernier. Près de huit mois après les événements, le policier a bien voulu raconter son intervention dans les moindres détails aux membres de la presse locale.

Circulant en voiture sur le boulevard Champlain, le policier remarque la présence d’une citoyenne qui semble agitée et préoccupée. Sans le savoir, Clovis Hamel est sur le point de faire appel à ses réflexes et à ses connaissances d’agent de la paix. «J’ai aperçu une dame qui faisait de grands gestes sur le bord de la route de façon insistante. Ça paressait qu’il y avait quelque chose qui pressait (…). Je me suis arrêté et la dame m’a dit qu’il y avait une personne qui était en train de se noyer.»

«Je ne me suis pas posé de questions. J’ai garé ma voiture et j’ai laissé ma conjointe téléphoner au 911», a raconté le policier.

Conscient que le temps presse, le patrouilleur se dirige vers les berges du fleuve pour faire une première approche auprès de l’homme enfoui dans l’eau à environ six pieds du rivage. Le hic? Une opération de sauvetage sur une banquise à cette période de l’année, sans équipement spécialisé, est à vos risques et périls.

«Comme c’était risqué, j’ai juste écouté et j’ai fini par réussir à entendre une voix effacée. J’ai pu le localiser et apercevoir l’homme en question.» «Et je finis par apercevoir de traces de sang à l’endroit où se trouvent ses mains et je fais le lien pourquoi il refuse mon aide. Je lui pose directement la question : vous voulez mettre fin à vos jours ? Il m’a répondu oui.»

Le sauvetage

Avec l’aide de la citoyenne (la sonneuse d’alerte du boulevard Champlain) qui lui tient les jambes, Clovis Hamel réussit finalement à atteindre l’homme et à l’extirper des eaux froides. Ce dernier sera ensuite transporté à l’hôpital pour y recevoir des soins.

En contrôle de ses émotions au cours de l’intervention, le policier Hamel admet que son bagage d’expériences en relation d’aide lui a été bénéfique pour établir un contact avec l’homme aux idées noires. «Uniforme ou pas, une dame m’a dit d’appeler le 911 et je me suis senti interpellé. Je l’ai vécu comme si c’était une intervention sur les lieux mon travail (…). Je commence à réaliser que ce n’est pas banal ce qui s’est passé, mais je n’ai fait que mon devoir de citoyen», a commenté le policier à l’emploi du Service de police de Granby depuis 2018.

Présente pour entendre le récit du jeune policier, la capitaine à la sécurité des milieux et relations communautaires au Service de police de Granby, Caroline Garand, a par ailleurs confirmé les intentions de l’organisation de mettre en place un protocole afin de souligner les exploits de ses membres.

«Dans le plan stratégique de notre organisation 20202024, c’est prévu d’avoir un protocole; un outil à utiliser au niveau de la reconnaissance de nos employés. Pour nous, c’est important. On le fait que ce soit pour des actes de bravoure, mais aussi pour souligner des gestes au quotidien que les policiers font au-delà de leurs tâches qu’ils ont à réaliser», a expliqué la capitaine Garand.