Secteur industriel : plus d’emploi et d’investissements en 2017
INDUSTRIES. Surfant sur une vague de croissance et bénéficiant d’un contexte économique favorable, les entreprises manufacturières de la Haute-Yamaska ont enregistré une année record, et ce, tant au niveau des investissements que de la création d’emplois.
C’est le constat que dresse Granby Industriel à la suite de sa traditionnelle consultation annuelle, menée auprès de 349 entreprises. L’instance évalue à plus de 146,6 millions $ les investissements effectués sur le territoire de la Haute-Yamaska, une hausse de 12 % par rapport à 2016. De ce montant, 135,3 millions $ ont été plus précisément injectés à Granby.
«Les secteurs qui ont connu les plus fortes hausses sont les «Aliments et boissons», avec douze millions $ d’investissements de plus que l’année dernière et le secteur «Distributeurs-grossistes» avec une augmentation de sept millions $ par rapport à 2016», mentionne Éric Tessier, directeur du développement industriel.
Ce dernier précise d’ailleurs que les performances de la dernière catégorie sont, entre autres, attribuables au nouveau centre de distribution d’Avril, un projet estimé à dix millions $. «C’est un beau projet qui s’est concrétisé avec la vente d’un terrain de plus de 400 000 pieds carrés et la construction du centre de distribution qui est presque terminée», rappelle-t-il.
Soulignons que l’arrivée d’Acier Hamel, qui a acquis un terrain dans le parc industriel, est également imminente, la construction de l’usine de 25 000 pieds carrés devant débuter sous peu sur le boul. Industriel.
Plus d’emplois et pénurie
En 2017, le nombre d’emplois a également enregistré une hausse, évaluée à 3,4 % à l’échelle de la MRC et à 2,9 % à Granby seulement. En Haute-Yamaska, ce sont 298 emplois de plus qui ont été répertoriés au plus haut de la production des compagnies recensées.
Notons que les emplois ont augmenté dans chacun des quatre créneaux de Granby et de sa région, soit l’aéronautique, la transformation alimentaire, le transport et les véhicules spéciaux ainsi que l’ingénierie hydroélectrique.
Au moment où les carnets de commandes sont pleins, ce ne sont pas les projets qui manquent, mais bien la main-d’œuvre pour les réaliser. Le phénomène de pénurie est toujours bien présent sur le terrain. «Il n’y a pas de recette miracle, c’est un paquet de petites choses que l’on peut faire pour se démarquer», lance M. Tessier, expliquant que miser sur l’industrie 4.0, la robotisation et l’automatisation est déjà un pas dans la bonne direction.
Un plan d’action a d’ailleurs été mis en branle pour recruter du sang neuf à l’échelle régionale et internationale. Granby Industriel a ainsi participé ou organisé plusieurs événements afin d’attirer de nouveaux employés, issus, par exemple, du processus d’immigration.
Environ 180 postes seraient présentement vacants dans l’une ou l’autre des entreprises manufacturières.
«Le dossier de l’année»
L’implantation de Groupe Millet Plastics s’est positionnée comme l’un des dossiers incontournables de Granby industriel de la dernière année, puisqu’il s’agit du «premier grand succès» récolté suite aux efforts de prospection des dernières années à l’étranger.
«C’est le dossier de l’année, je dirais, avec la vente du terrain de 280 000 pieds carrés et une usine dont les travaux de construction devraient débuter incessamment ». L’investissement de 15 M$ se concrétisera en effet en une usine de 60 000 pieds carrés.
Les efforts se poursuivent ; il n’est donc pas impossible que d’autres projets issus d’ailleurs s’implantent chez nous. «On sera en mesure de faire d’autres annonces au courant de l’année 2018 pour des dossiers sur lesquels on travaille déjà depuis quelques années. Le dossier du Groupe Millet a été très rapide […]. Ce sont des projets prennent deux ans, deux ans et demi à se concrétiser normalement», précise M. Tessier.
Un enjeu à surveiller
L’incertitude planant autour du sort de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), qui fait présentement l’objet d’une renégociation, combinée à la réforme fiscale opérée aux États-Unis, constitue un enjeu de taille pour le secteur industriel. Il pourrait en effet faire du Québec une terre d’accueil moins attractive pour les entrepreneurs d’outremer. Cette situation a déjà des incidences chez nous, selon Granby Industriel.
«On a beaucoup de dossiers qui sont en <I>stand by<I>, dont les entreprises étrangères sont un peu en attente de voir ce qui va arriver avec l’ALÉNA, fait valoir M. Tessier. Ces gens-là ne viennent jamais s’implanter ici pour développer le Québec ou le Canada, c’est pour développer le marché nord-américain».