Semaine de la santé mentale: des préjugés bien présents
PRÉJUGÉS. Malgré la sensibilisation et la prévention, les perceptions négatives à l’égard des maladies mentales demeurent. Les autorités de santé de la région profitent de la Semaine de la santé mentale pour défaire les tabous.
«Les maladies mentales sont des manifestations d’un dysfonctionnement psychologique et biologique. Elles résultent d’une interaction complexe de facteurs génétiques, biologiques, des traits de personnalité et de l’environnement social. Ce sont des maladies qui, comme le diabète et l’hypertension artérielle, peuvent être soignées. Avec une médication adéquate et un mode de vie adapté, les personnes qui en souffrent peuvent mener une vie normale. Par ailleurs, la santé mentale peut être un épisode temporaire dans la vie d’une personne», explique, d’emblée, Dre Marie-Hélène Trudeau, médecin psychiatre au Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Haute-Yamaska.
La dépression majeure, les troubles de bipolarité, la schizophrénie, les troubles anxieux et les troubles alimentaires figurent parmi les problèmes de santé mentale. «La dépression est l’un des troubles de santé mentale les plus fréquents. Huit pour cent des 12 ans et plus ont souffert de dépression au cours des 12 derniers mois», souligne Chantal Gariépy, directrice générale adjointe au CSSSHY et directrice des programmes de santé mentale.
Les deux professionnelles trouvent cependant dommage que la stigmatisation dans la société des troubles de santé mentale freine plusieurs citoyens à consulter. «Malheureusement, les personnes aux prises avec une maladie mentale sont souvent victimes de préjugés. Cette stigmatisation s’ajoute à leurs souffrances et peut conduire à leur exclusion sociale. À cause de ces préjugés, seulement une personne atteinte sur trois consultera un professionnel de la santé», note Mme Gariépy.
Cette dernière souhaite mettre au placard les croyances populaires faussement véhiculées et ainsi permettre aux gens de consulter librement. «On entend que les maladies mentales font peur. Les gens sont craintifs parce que les maladies mentales sont souvent associées, à tort, à des événements spectaculaires souvent médiatisés. Près de 50% des personnes qui consultent sont embarrassées par leur diagnostic», remarque-t-elle.
Cet inconfort peut avoir un effet sur l’assiduité du traitement. Or, ce dernier est important. «L’assiduité au traitement est importante. La combinaison de la médication et de la thérapie a un taux de réussite de 85%», souligne Mme Gariépy. Sa collègue, Dre Trudeau, précise toutefois que ce ne sont pas toutes les personnes qui seront amenées à prendre une médication. «La médication vient lorsque c’est nécessaire. Il y a d’autres possibilités. Ce n’est pas d’emblée la pilule», dit-elle.
L’accueil psychosocial du CSSS de la Haute-Yamaska compte 120 intervenants multidisciplinaires et 13 médecins psychiatres. Pour obtenir de l’aide, il suffit à composer le (450) 375-1442 ou se présenter directement au centre Providence (269, rue Providence à Granby). «L’accueil psychosocial oriente les gens vers les bons services. Un médecin de famille peut également référer son patient vers les bons services», conclut Mme Gariépy.
Des personnalités connues qui souffrent de problèmes de santé mentale
François Massicotte Humoriste Bipolarité
Clara Hughes Olympienne Dépression majeure
Stefie Shock Artiste Troubles anxieux généralisés
John Forbes Nash Prix Nobel d’économique Schizophrénie
Les pauses excellentes pour la santé mentale
«Prendre une pause, ç’a du bon!» C’est sur ce thème que sera célébrée, du 5 au 11 mai 2014, la semaine nationale de la santé mentale.
Pour une huitième année, cette semaine sera soulignée en Haute-Yamaska. Les intervenants des six organismes de la région oeuvrant en santé mentale invitent les gens à faire la pause dans leur quotidien. Pour éviter le surmenage, les intervenants en santé mentale recommandent aux gens de prendre une pause physique (micropauses ergonomiques, prendre une marche à l’heure du dîner, se déplacer pour rencontrer un collègue plutôt que de lui envoyer un courriel), une pause psychique (taquiner un collègue, rire) ou encore une pause sociale (prendre le temps de discuter avec des collègues, prendre à l’occasion un café à l’extérieur du travail avec des confrères).
Le 7 mai prochain, un kiosque sera tenu au CRIF dans le cadre de la semaine de la santé mentale. De plus, durant cette période, les livres traitant de la santé mentale seront mis de l’avant à la bibliothèque municipale.
Transition pour Elles, L’Autre versant, le Passant, Oasis santé mentale, le Centre de prévention du suicide et le Centre de santé et de services sociaux de la Haute-Yamaska sont partenaires de cette semaine de prévention.