Semaine de l’économie circulaire: friper en famille
COMMUNAUTÉ. Dans le cadre de la Semaine de l’économie circulaire, le Granby Express s’est intéressé aux acteurs qui évoluent dans cet univers. Les friperies sont ressorties comme étant les témoins de première ligne, confrontées à la nécessité de recueillir des biens à remettre sur le marché au moyen de dons de charité populaires, mais aussi à la réalité des moins nantis qui vont souvent recourir à leurs services pour se vêtir. Par contre, une clientèle grandissante de personnes ayant décidé d’encourager cette forme de contre-culture se manifeste de plus en plus.
« On a vraiment du linge pour les 0 à 99 ans et une clientèle diversifiée. J’en ai qui viennent pour faire leur déguisement d’Halloween, d’autres qui font »leur mode« . C’est sûr que nous sommes dans un quartier dévitalisé de Granby, mais on a vraiment du monde de tous les milieux. » Pour la propriétaire de Recykmode, Esther Laframboise, sa friperie est non seulement un lieu où il est possible de s’habiller pour un coût moindre, mais ça représente aussi un style de vie.
La femme qui « fripe » depuis l’âge de 13 ans tient à mentionner, tout de même, que la mission première est de rester abordable tout en récupérant des articles auxquels il est possible d’offrir une deuxième, voire même, une troisième vie: « J’ai même lu des articles comme quoi les friperies auraient dépassé le »fast fashion« , car, en fait, l’industrie du vêtement est le deuxième plus grand pollueur après les gaz à effet de serre. Acheter un vêtement neuf, à un coût écologique très important. »
C’est d’ailleurs pour ces raisons que Mme Laframboise estime que « friper » n’est pas seulement une histoire d’épargnes, mais bien un mode de vie en soi.»
Le Vintage club
Friper, c’est aussi une histoire de famille, la jeune maman a décidé de sensibiliser très tôt sa famille aux valeurs des friperies: « Il faut tout de même que ce soit une valeur, si on n’aime pas ça, c’est sûr qu’on n’y trouvera pas notre compte, mais personnellement, je n’aime pas magasiner, mais j’adore friper, d’ailleurs, mon chum dit que je l’ai converti ! En fait, il ne faut pas aller dans les friperies pour la mode, il faut y aller pour d’autres raisons, il faut faire sa mode .
C’est avec ces arguments de conviction qu’Esther Laframboise a initié son fils, Loann Peyrent, au monde des friperies. Le jeune cégépien de 17 ans a même sa section dans le commerce, que l’on peut dire familial. Le Vintage club est la section où Loann peut participer à l’entreprise, mais aussi laisser aller sa créativité en proposant des vêtements auxquels il appose ses propres logos brodés de sa main: « Je m’implique, évidemment, parce que ça me passionne. J’ai ma machine à broder, donc je peux faire des sigles personnalisés, selon la demande des clients, je fais aussi mes design. Aussi, c’est écologique, car je recycle du linge usagé et je peux aussi apporter une clientèle plus jeune, dans le magasin comme sur le Web. »
Friper, ce n’est pas pour tout le monde
Si Esther et son fils sont passionnés de leur milieu, tel n’est pas le cas de tous. La fripière raconte au Granby Express avoir déjà eu connaissance que des gens brisaient volontairement des pièces de vêtement recyclable, car ils estiment avoir payé ces vêtements, alors que les autres font de même. « J’ai déjà vu des personnes mettre les ciseaux dans leurs linges, parce qu’ils se disaient »moi je l’ai payé mon linge, qu’ils payent le leur« . »