Un contrat de travail qui ne fait pas l’unanimité chez Ambulances Granby

SANTÉ. Le nouveau contrat du ministère de la Santé avec les entreprises et les coopératives ambulancières est source d’inquiétude en Haute-Yamaska et particulièrement à Granby. 
 

«Pour nous, c’est une année particulière dans les conventions qu’on a vécue. Le ministre Barrette change les règles du jeu. Il prétend ne pas être notre employeur et souligne que les compagnies font des profits et qu’elles devraient être capables de prendre les profits et de négocier la convention collective actuelle avec ça. On nous a imposé ça», déplore Jean Papineau, le président du syndicat de la Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier, section Granby.

Ce dernier partage essentiellement le même point de vue que la Coalition Avenir Québec (CAQ) et de la Corporation des services d’ambulance du Québec (CSAQ) qui soulignent que le gouvernement Couillard va couper 40 M$ à travers la province. «Ultimement, ça va se traduire par des coupes de 120 M$ sur trois ans. Cette façon de faire va mettre en péril les plus petites compagnies ambulancières. Le roulement n’est pas le même et certaines entreprises reçoivent moins d’appels. Les revenus sont peut-être moins au rendez-vous. C’est évident que des impacts sont sur le point de nous toucher», ajoute M. Papineau.

«En Estrie, ce contrat pourrait se traduire par une réduction de la qualité des services, par des fermetures de points de services et par des attentes encore plus longues», dénonce le porte-parole en matière de santé à la CAQ, le député François Paradis.

À Granby, c’est Dessercom qui chapeaute les services ambulanciers. L’OSBL compte plusieurs points de services au Québec et selon M. Papineau, il s’agirait du deuxième plus important groupe d’employeur au niveau des ambulances.

La question des temps de réponse est aussi au cœur des préoccupations des entreprises ambulancières. Par contre, la situation de Granby diffère quelque peu comparativement à d’autres régions de la province en  raison d’un manque d’effectif. «Le temps de réponse est en corrélation directe avec le manque de véhicules et de personnel. Comme les appels sont priorisés selon la catégorie d’urgence, certains appels sont en rétention le temps qu’un véhicule se libère», lance Jean Papineau.

Contactée par Granby Express, l’entreprise Dessercom n’avait pas de commentaires à formuler dans ce dossier et nous a référés à la Corporation des services d’ambulance du Québec. Au moment d’écrire ces lignes, TC Media n’avait pu s’entretenir avec un responsable de la CSAQ.

Aucune entreprise ambulancière en péril

La directrice des services généraux au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Line Cardinale, tient également à signaler que le plus récent contrat entre les entreprises ambulancières et le ministère de la Santé n’affectera aucunement les services sur le terrain.

Selon Mme Cardinale, aucune entreprise ne sera en péril, aucune réduction de services n’est au programme et aucune fusion de services n’est sur la table. «Nous ne changeons que des données de gestion dans le sens d’une bonne gestion des deniers publics», assure la directrice des services généraux au CIUSSS de l’Estrie-CHUS.