Un groupe de retraités en aide aux familles du Nicaragua

HUMANITÉ. Pour une huitième année consécutive, un couple de Shefford s’envolera pour le Nicaragua. Même s’il ne semble n’avoir rien d’exceptionnel à ce voyage, Jocelyn Desrochers et Pierrette Langlois partent avec une poche de hockey remplie de matériels scolaires et de vêtements destinés à des jeunes nicaraguayens. Une histoire digne «de donner au suivant» qui a pris tout son sens lors d’un voyage dans un tout inclus.

Après avoir visité les incontournables tout inclus du Mexique et de Cuba, Jocelyn Desrochers et Pierrette Langlois ont décidé d’opter pour le Nicaragua.

«Nous avions fait le tour et voulions essayer quelque chose de nouveau, explique Mme Langlois. Une fois au Nicaragua, nous avons été frappés par la pauvreté et avons décidé de les aider».

Ainsi, en 2008, ils ont lancé le projet Nicaragua Aide. Lors de leur première tentative, cinq participants ont pris le départ. L’année dernière, ils étaient 14.

La plupart d’entre eux sont des professeurs retraités. «Nous avons décidé de prioriser les enfants qui vont à l’école parce que nous avons travaillé toute notre vie dans des écoles», affirme la retraitée Pierrette Langlois qui a enseigné pendant une dizaine d’années à Waterloo.

Avec la complicité d’Air Transat, ils ont pu partir avec 40 kg de bagages (le poids normal permis pour un bagage est de 20 kg). Dans leur sac de voyage : crayons, cahiers, règles, gommes à effacer et produits d’hygiène étaient destinés à de jeunes élèves d’école primaire du Nicaragua.

Bien plus qu’un panier

Les 14 participants ont récolté pas moins de 15 000$ l’année dernière, ce qui a aidé 936 enfants. Mais le don ne s’arrête pas à un panier rempli de matériels scolaires, de produits d’hygiène, de 5 livres de riz, de 5 livres de fèves et d’un litre d’huile végétale.

L’équipe redistribue les surplus auprès de la population. En 2014, ils ont financé l’installation d’un puits dans une école qui n’avait plus accès à de l’eau potable. Un médecin a reçu des centaines de médicaments ainsi que 458$ pour réparer l’électrocardiogramme de son hôpital.  

Par ailleurs, les produits alimentaires sont achetés au Nicaragua. «Ça nous permet de faire un geste de plus, soit d’encourager l’économie locale», précise Anne Arsenault qui, en 2015, en sera à sa 5e participation.

La prochaine envolée est prévue pour la prochaine année scolaire au Nicaragua qui débutera début février.

Toujours faire mieux

«Nous n’avons pas d’objectifs précis. Les participants récoltent ce qu’ils peuvent et comme ils le peuvent. On souhaite simplement battre l’année précédente», assure Pierrette Langlois.

Parents, familles, amis, connaissances et entreprises sont sollicités directement par les participants. «C’est plus difficile de nous dire non», dit en rigolant Anne Arsenault en précisant qu’un montant de 10$ finance un panier.

Alba Teresa Boltadano

Une fois au Nicaragua, tout un travail de logistique attend l’équipe du projet. Ils se rendent dans la province de Montelimar, au sud-ouest du pays où les attend une jeune enseignante passionnée, Alba Teresa Boltadano.

«Nous l’avons rencontré par hasard alors que nous étions allés visiter des écoles de brousse. En fait, nous étions partis en taxi et avons demandé au chauffeur de nous amener dans des écoles plus loin dans les villages. Des écoles qui auraient besoin d’un coup de main», assure d’emblée Pierrette Langlois.

Alba Teresa Boltadano guide le groupe de retraités. Elle leur permet d’acheter de la nourriture à un bon prix. Elle cible les écoles qui auraient besoin d’aide. «De bouches à oreilles, on réussit à savoir ce dont ils ont besoin. Son aide est précieuse», affirme Mme Langlois.

Puis les instigateurs du projet espèrent le faire encore longtemps. «On s’est fait dire que depuis notre venue, la fréquentation scolaire avait augmenté. C’est très motivant», conclut le couple.

Pour suivre leur aventure : www.nicaraguaaide.wordpress.com.