Un programme adapté pour les personnes atteintes de SP

L’activité physique est bénéfique pour tout le monde. Même pour les personnes atteintes de sclérose en plaques. C’est dans le but d’offrir une meilleure qualité de vie à celles qui en souffrent que la Société canadienne de la sclérose en plaques, section Granby et régions, innove en leur proposant un programme d’entraînement spécialisé et innovateur au Complexe Médico-sportif Évolution. Une première au Québec !

Un premier groupe de cinq personnes atteintes de cette maladie complexe du système nerveux central profitera de ce tout nouveau programme, lancé officiellement vendredi.

«Il y aura plusieurs volets, dont celui des personnes en fauteuil roulants. On débute avec une séance par semaine, et l’objectif, c’est de monter à deux fois pour améliorer leur qualité de vie», indique Lucille Dignard, directrice de la Société canadienne de la sclérose en plaques, section Granby (SCSP Granby).

Le Complexe Médico-sportif Évolution de Granby, qui est accessible pour les personnes en fauteuil roulant, a accepté de relever ce défi unique. Les kinésiologues superviseront les entraînements.

«On a plusieurs personnes qui souffrent de différentes pathologies, et on est capable de répondre à tout ça», fait valoir Robert Légaré, copropriétaire du Complexe.

Preuves à l’appui

Jacques Ménard est atteint de SP et a servi de cobaye pour ce projet. Il s’entraîne depuis un an avec celle qu’il surnomme «son ange», Myriam Cyr.

«J’ai dit à mon neurologue que j’allais marcher un jour. Il m’a dit que j’étais trop optimiste. Quand on veut, on peut», insiste le Granbyen avec détermination en se levant fièrement sur ses deux jambes.

«On a vu l’amélioration. Ça ne s’invente pas», souligne Marianne Godbout, kinésiologue et copropriétaire du Complexe Médico-sportif Évolution.

Pour les besoins de la cause, SCSP Granby s’est affilié à l’Association de la sclérose en plaques de l’Estrie, qui leur a inspiré cette formule d’entraînement supervisé dans le cadre de leur programme de recherche avec les personnes atteintes de la maladie ayant subi l’opération IVCC (insuffisance veineuse cérébrospinale chronique).

Celle-ci fait partie du traitement mis au point par le médecin Paolo Zamboni, et consiste à débloquer des veines du cou et du torse pour améliorer le flux sanguin. Ce traitement n’est pas offert au Canada actuellement.

«Ils ont découvert que les effets étaient réversibles, mais que les symptômes s’atténuaient, et que la fatigue diminuait, explique Lucille Dignard. C’est à ce moment-là qu’ils ont pensé que les personnes atteintes pourraient commencer à s’entraîner. On regardait les effets, et on s’est dit que ça pourrait être bon pour ceux qui n’ont pas subi l’opération.»

Un groupe de cinq personnes avec mobilité réduite est présentement en attente. Leur entraînement se déroulerait une fois par mois.

«Et on paiera pour l’entraînement des autres personnes autonomes», souhaite Mme Dignard.

Leur but est d’exporter cette formule d’entraînement dans les régions de Brome-Missisquoi et de Rouville.

«On a deux objectifs : avoir quelque chose qui va durer dans le temps et rendre ça accessible», mentionne Félix Loranger, président du CA de SCSP Granby.

Ce programme unique au Québec coûtera 10 000$ par année. La SCSP Granby peut compter sur une subvention annuelle de 3500$ de Zone Loisirs Montérégie. Le reste provient d’activités de financement.

Son 3e Sushi-Don aura lieu les 23 et 24 octobre au restaurant Le Saké de Granby. Les billets, au coût de 70$ chacun pour sushis à volonté, sont disponibles à la SCSP Granby (450 776-1106).