Un projet de corridors fauniques sur l’autoroute 10 pour contrer les accidents avec les animaux

FAUNE. L’organisme Corridor appalachien ainsi qu’une douzaine de maires et de mairesses de la région profitent de la campagne électorale pour promouvoir leur projet de corridors fauniques sous et sur l’autoroute 10. Un projet estimé entre 110 et 141 millions de dollars sur 20 ans pour réduire les accident avec les animaux.

De l’argent loin d’être jeté par les fenêtres, assure la directrice générale de Corridor appalachien, Mélanie Lelièvre. Pour elle qui se base sur une démarche scientifique de plus de dix ans, le Plan de connectivité écologique de l’autoroute 10 améliorera la sécurité routière en réduisant les accidents avec les animaux et favorisera le maintien de la biodiversité. 

Des élus de municipalités bordant surtout l’A-10 se rangent derrière le maître d’oeuvre de ce projet pour aménager quatre passages pour la grande faune et sept autres pour les petits et moyens animaux. Le plan cible aussi l’aménagement d’un tronçon clôturé entre les bornes kilométriques 74 et 121, ce qui équivaut à peu près entre Bromont et Magog. Ces clôtures orienteraient les animaux vers les ponts ou les tunnels.

C’est dans cette section que les sept zones prioritaires ont été sélectionnées en fonction de critères comme l’occurrence de mortalité routière et la proximité d’un corridor écologique. Ces zones sont situées dans les secteurs Bromont-Shefford, Bolton-Ouest-Stukely-Sud, Eastman et Austin-Magog. 

Au moins 100 collisions par année

Mme Lelièvre ajoute à ses arguments que quatre à huit collisions surviennent chaque heure sur les routes canadiennes avec la grande faune. Plus près de chez nous, entre les kilomètres 68 et 143, le ministère des Transports du Québec (MTQ) a recensé en 2015 une moyenne annuelle de 90 collisions avec un cerf, 8 collisions avec un orignal, deux autres avec un ours et plusieurs accidents avec la moyenne faune. 

 

 Outre la sécurité des humains et des animaux, briser l’obstacle que représente l’A-10 favoriserait la connectivité écologique, surtout que ce secteur est considéré névralgique pour tout l’est de l’Amérique du Nord. « Cette connectivité est aussi une alliée dans un contexte de changements climatiques et pour le maintien de la biodiversité, lit-on par voie de communiqué. La faune a besoin de se déplacer dans son habitat pour boire, manger et se reproduire. Quand une route est construite au milieu d’un habitat, la faune doit la traverser. La route devient un obstacle à la connectivité écologique et dans ce cas-ci, l’A-10 est l’obstacle majeur. »

Voilà pourquoi on propose des passages sous la route pour les petits animaux et des passages supérieurs et des ponts écologiques pour la grande faune comme des lynx roux, cerfs de Virginie, orignaux, coyotes, ours noirs, etc.

« Ce serait une bonne occasion de sécuriser tous les investissements d’environ 140 M$ qui ont été faits en conservation dans la région (16 250 hectares), tout en contribuant au maintien à long terme des écosystèmes du parc national du Mont-Orford », ajoute Mme Lelièvre.