Un projet d’école alternative publique à Granby

ÉDUCATION. Les écoles alternatives sont de plus en plus populaires au Québec. Granby pourrait avoir la sienne alors qu’un regroupement de parents de la région œuvre à fonder une école alternative publique.

Dans la majorité des cas, les projets d’école alternative naissent d’une volonté de parents et ces derniers doivent obtenir le feu vert de la commission scolaire.

C’est le cas du projet en gestation à Granby. Ce sont sept mères de famille de différents profils (entrepreneure, technicienne en diététique et en éducation, comptable, enseignante et orthopédagogue) qui le portent.  

Le groupe de sept peut compter sur le soutien du Réseau des écoles publiques alternatives du Québec (RÉPAQ). D’ailleurs, le RÉPAQ dénombre 28 écoles primaires et quatre écoles secondaires. Pour le moment, une seule d’entre elles, l’école Curé A. Petit à Cowansville, fait partie de la Commission scolaire de Val-des-Cerfs (CSVDC).  

Tel que décrit par le Réseau, une école alternative est un milieu éducatif dynamique, prônant une approche communautaire et humaniste dans laquelle chaque intervenant joue un rôle actif dans l’épanouissement de l’élève.

Les intervenants impliquent l’équipe de direction, les enseignants ainsi que les parents. En effet, la coéducation est essentielle dans ce type d’établissement et les sept porteuses du projet entendent même en faire un critère de sélection.    

À la fin du mois, elles tenteront de convaincre les commissaires de Val-des-Cerfs.

L’abc de l’école
L’instigatrice, Mélissa Messier, est maman à la maison. Elle explique vouloir offrir autre chose à son garçon aujourd’hui âgé de trois ans. «Mon garçon est très actif et je veux vraiment le respecter. Je veux qu’il puisse y aller à son rythme ainsi qu’en fonction de ses besoins et de ses intérêts. Je veux qu’il réussisse sa vie, plus que ses examens», dit-elle.

Évelyne Lebeau, aussi du projet collectif, se retrouve dans les propos de l’instigatrice. Elle croit également qu’un enfant apprend plus facilement lorsque l’enseignement est offert en fonction de ses intérêts.

Pour s’inspirer, Mélissa Messier et Évelyne Lebeau ont visité des écoles alternatives publiques, dont Les Cheminots en Montérégie et Papillon d’Or en Abitibi-Témiscamingue. «Ce sont de belles écoles. On aime beaucoup comment elles fonctionnent», laisse savoir Mélissa Messier.
 
Même s’ils restent plusieurs détails à définir comme le nom et le lieu, le regroupement a déjà une bonne idée des valeurs que prônera l’établissement. Il s’agit sensiblement des mêmes qu’à la RÉPAQ: la coopération, le respect, l’autonomie, l’engagement, la responsabilité et la démocratie.

À cela s’ajouterait l’ouverture, l’accomplissement, la connaissance de soi et la bienveillance. «L’objectif dans la vie, c’est d’être heureux et c’est ce qu’on veut offrir à nos enfants», souligne Mme Lebeau.

L’école aurait également une vocation écologique «On veut faire un retour aux sources. On fait attention à notre planète, on réutilise et on recycle. C’est dans l’ère du temps», ajoute Évelyne Lebeau.

Le transport devrait être assuré par les parents et il y aurait une capacité d’environ 250 élèves.  

«L’école serait ouverte aux familles de la région, mais nous allons prioriser les familles de Granby», ajoute l’instigatrice.

Selon elles, l’école alternative publique ouvrirait ses portes pour la rentrée scolaire 2018-2019. «Ouvrir une école publique demande en moyenne quatre ans de préparation. De notre côté, ça avance bien. La prochaine grande étape est de convaincre les commissaires», mentionne Mme Messier.

Intérêt
À la suite d’un sondage maison, le regroupement a recueilli 119 noms d’enfants de parents qui souhaiteraient que l’école alternative ouvre ses portes. En deux mois, 200 personnes se sont abonnées à la page Facebook du collectif.

Ces données leur laissent croire qu’il y a un grand intérêt dans la région. «On sent que ça intéresse beaucoup de gens et ils en parlent», se réjouissent Mélissa Messier et Èvelyne Lebeau.

Une première séance d’information aura lieu le mercredi 16 novembre à  19h à la Ferme Héritage Miner. Les instigatrices prévoient présenter les grandes lignes du projet.

Le regroupement est à la recherche de bénévoles ou et de soutien financier. Comme le site Internet du regroupement est en construction, la majorité des informations se retrouvent sur leur page Facebook (École alternative de Granby).