Un propriétaire veut mettre 18 personnes âgées à la rue

Le propriétaire de la Résidence du verger à St-Paul d’Abbotsford a réuni les 18 locataires et son personnel de préposés aux bénéficiaires mardi après-midi pour leur annoncer qu’il mettait la clé dans la porte. Dans un élan de générosité, il a exigé que les résidents âgés aient quitté les lieux avant vendredi!

Cette histoire surréaliste a tellement fait de bruit que la députée sortante Marie Bouillé et les services sociaux ont pris le dossier en charge. «Il n’y a personne qui sort d’ici. Ces gens-là ont des baux, ils ont des droits et ils vont être respectés», a confirmé Mme Bouillé qui a qualifié le tout d’odieux.

La nouvelle qui s’est répandue comme une traînée de poudre a attiré toutes sortes de gens. «Il y a des propriétaires de résidences de Granby qui se sont présentés avec des papiers pour faire signer les résidents. Ça n’a aucun bon sens de profiter de personnes aussi vulnérables», a dénoncé la représentante péquiste.

À la suite de l’annonce du propriétaire Pierre Gendreau, le personnel s’est mobilisé et a pris la décision de continuer à offrir des services aux résidents «tant qu’il y aura une personne ici», précise Gilles Côté, le doyen des préposés.

Selon M. Côté, ce sont les préposés qui s’organisaient entre eux pour partager le travail et gérer les activités de la résidence. De l’avis des employés, l’établissement n’était pas rentable depuis un moment puisque seulement 18 chambres sur 33 étaient occupées.

«Il n’y a pas d’infirmière sur place et comme c’est à l’extérieur de Granby et que les gens sont semi-autonomes avec soins, ils ne viennent pas ici», explique celui qui prend soin des locataires depuis 17 ans.

Ce qui aurait donné le coup de grâce à l’entreprise, ce sont d’énormes travaux exigés par la régie du bâtiment. «Il devait installer des gicleurs, changer les portes, le système de sécurité incendie et les cloches», énumère Gilles Côté.