Un radiologiste de l’Hôpital de Granby radié

CONSEIL DE DISCIPLINE. Un radiologiste qui pratique depuis près de 20 ans à l’Hôpital de Granby sera radié temporairement pour une période de deux mois à compter de décembre. Cette sanction du Conseil de discipline du Collège des médecins n’aura pas d’impact sur les usagers du centre hospitalier de Granby (CHG), assure le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Haute-Yamaska.

Dr Patrice Audet, qui a des privilèges de pratiquer comme radiologiste au CHG depuis 1995, faisait l’objet d’une plainte.

Dr Audet a traité à distance une radiologie. Après avoir validé le dossier dudit patient, il a remarqué une lésion osseuse potentiellement cancéreuse au coude de l’usager. Le système de l’époque ne lui permettait cependant pas d’ajouter une remarque au présent dossier puisqu’il venait de le clore.

Qui plus est, il a signalé la lésion plus tard sans pouvoir préciser l’identité du patient. Puis cette remarque a été perdue ou incomprise par la secrétaire médicale. Conclusion? Le résultat de la radiographie est resté «normal» et la recommandation d’une investigation en médecine nucléaire, adressée au médecin traitant basé à l’Hôpital de Chicoutimi, ne s’est pas rendue.

En ne s’assurant pas que sa correction soit belle et bien inscrite au dossier du patient, Dr Audet a commis une faute professionnelle en vertu de l’article 47 du Code de déontologie des médecins.

Coupable

Dr Audet a enregistré un plaidoyer de culpabilité et a pleinement collaboré à l’enquête. De plus, le radiologiste avait, jusqu’à ce jour, un dossier disciplinaire vierge.

«L’intimé a reconnu ne pas avoir pris tous les moyens à sa disposition afin de s’assurer que le rapport final de son interprétation diagnostique parvienne au médecin requérant et au centre hospitalier de Chicoutimi, négligeant notamment de s’assurer que l’ajout ou la correction à son rapport, concernant une lésion lytique d’origine néoplasique au niveau du coude, pour laquelle il recommandait une investigation en médecine nucléaire, soit acheminée au médecin requérant et au centre hospitalier de Chicoutimi», analyse le Conseil de discipline dans le jugement de 15 pages. Cette omission n’a cependant eu aucune conséquence négative directe pour ledit patient.

Toutefois, le syndic qualifie le geste «de négligence par omission volontaire». C’est pourquoi il demandait une radiation de trois mois. «Il [le procureur] demande au Conseil d’envoyer un message clair, préventif et pédagogique, et ce, notamment parce que l’infraction a été commise dans le contexte de la télémédecine et qu’il y a lieu de protéger le public. […] Il rappelle que le Conseil n’est pas lié par un créneau de sanctions déjà imposées, et ce notamment dans le contexte où il n’existe pas de cas identiques», poursuit le syndic. Le Conseil de discipline a cependant convenu d’imposer une radiation temporaire de deux mois au Dr Patrice Audet.

«La radiation sera effective à compter du 3 décembre 2014, et ce, dans la mesure où aucune requête en appel n’est présentée avant l’expiration du délai imparti», souligne Leslie Labranche, coordonnatrice aux relations publiques du Collège des médecins du Québec.

Pas d’impact à l’hôpital

La radiation temporaire du Dr Patrice Audet n’aura pas d’impact sur la clientèle du Centre hospitalier de Granby, croit le CSSS de la Haute-Yamaska. «Nous avons une équipe composée de six radiologistes. La radiation est de deux mois. Il s’agit d’une courte période. On va s’adapter comme on le fait, par exemple, dans le cas d’une grossesse», illustre Denis Dubé, directeur des communications et des relations publiques au CSSS de la Haute-Yamaska. «Il n’y aura pas d’impact sur les usagers», assure-t-il.