Une cinquantaine de postes en moins chez Ultima à Granby
ÉCONOMIE. Cesser officiellement la production des produits Yop cet hiver a fait des victimes à l’usine Ultima à Granby. Une trentaine d’employés syndiqués ont quitté le navire et des postes de cadres ont été supprimés dans les derniers mois.
En novembre dernier, le président d’Aliments Ultima, Martin Parent, en poste depuis moins d’un an, annonçait des changements au sein de l’organisation. Il s’agissait de «décisions d’affaires nécessaires», indique la directrice des relations publiques de l’entreprise, Diane Jubinville.
Les premiers échos de la restructuration visaient les cadres. En tout, 46 postes de cadres et neuf postes vacants ont été abolis, affirme Mme Jubinville. À Granby, 17 postes de cadres ont été supprimés. Les autres suppressions ont eu lieu au centre de distribution de Longueuil (24 postes), de Mississauga (neuf postes) et à l’Usine de Delta, en Colombie-Britannique (cinq postes).
À Granby, un programme de départ volontaire jusqu’à l’occurrence de 35 employés a été mis sur pied par le producteur des produits IÖGO et Olympic. Entre février et mai 2015, le même nombre d’employés syndiqués a quitté l’entreprise. Dix d’entre eux se sont prévalus d’un programme de départ à la retraite.
L’entreprise justifie son geste par sa vision renouvelée et le développement des yogourts. «Il nous faut pérenniser nos activités et assurer la compétitivité de notre entreprise. Pour ce faire, nous devons simplifier nos processus d’affaires et être plus agiles dans nos prises de décisions», rapporte Diane Jubinville en précisant que le monde du yogourt est une industrie très féroce.
D’autres emplois en jeu?
«Ce n’était pas très rose à l’usine. Le climat était amer», assurent deux ex-employés syndiqués de chez Ultima Granby qui préfèrent garder l’anonymat.
Selon eux, les coupures étaient inévitables.
«On n’avait pas le choix. Si on continuait de trainer cette masse salariale, c’était sûr qu’on allait couler».
Un ex-employé de chez Ultima à Granby
Il précise d’ailleurs qu’il a délaissé l’usine en raison de la restructuration et non à cause de la prime.
À propos de la possibilité d’autres coupures, Diane Jubinville indique qu’aucun licenciement massif n’est prévu. «Sinon, il existe des mises à pied temporaires, ce que commandent les variations habituelles en fonction des volumes de production hebdomadaires, tel que c’est le cas dans notre industrie comme dans d’autres entreprises. Évidemment, nous ne faisons pas exception non plus quant à la recherche continue de validation et d’amélioration de nos procédés et révision de nos façons de faire», dit-elle.
ÏOGO en offensive
Rappelons qu’en septembre 2012, la campagne publicitaire entourant l’entrée sur le marché de la marque ÏOGO a marqué les esprits. Pas moins de 50 M$ ont été investis pendant 15 mois pour la mise en marché des produits laitiers.
Aliments Ultima avait choisi de lancer son propre produit en offensive lorsque Yoplait avait annoncé son intention de reprendre sa marque.
Quelques semaines après le grand lancement ÏOGO, les ventes de la quarantaine de produits de l’usine de Granby représentaient 12 % du marché.
À l’heure actuelle, selon Diane Jubinville, les marques ÏOGO et Olympic connaissent du succès.
Près de 350 personnes sont à l’emploi chez Ultima à Granby.
Le président du syndicat des employés de l’usine à Granby, Martin Delage, n’a pas retourné nos appels.