Une coopérative de santé à Shefford?
SONDAGE. Une coopérative de santé pourrait voir le jour à Shefford dès l’an prochain, a appris GranbyExpress.com. La population de la municipalité est actuellement sondée pour palper son intérêt à accueillir pareille institution sur son territoire. Cette initiative du conseil municipal vise à répondre à des demandes formulées par des citoyens lors de la récente campagne électorale.
«On a eu quelques demandes. Les gens se plaignaient notamment de la difficulté d’avoir un médecin ou d’avoir accès à des services médicaux», explique André Pontbriand, maire de la municipalité du Canton de Shefford.
Pour véritablement tâter le pouls de la population, le conseil municipal a créé un sondage électronique disponible sur le site Web de la municipalité. Avez-vous un médecin de famille? Devez-vous vous déplacer à plus de 30 minutes de votre lieu de résidence pour consulter un médecin? Seriez-vous prêts à débourser un montant pour devenir membre de la coopérative et payer annuellement une cotisation? Les citoyens ont jusqu’au 20 octobre prochain pour compléter le sondage qui compte 12 questions. Le conseil municipal analysera ensuite les réponses. Une rencontre d’information serait aussi organisée par la municipalité.
«On veut savoir s’il s’agit d’une demande générale [d’avoir une coopérative de santé] ou seulement de quelques personnes. Si c’est une demande généralisée, on va aller de l’avant», poursuit M. Pontbriand. Pour entreprendre l’implantation d’une coopérative de santé, André Pontbriand souhaite avoir plus de 200 à 300 citoyens favorables. «Une coopérative vit avec ses coopérants. Il faut être certain d’avoir une demande pour assurer sa viabilité», ajoute-t-il en précisant que Shefford souhaite être partenaire du projet sans en être le principal bailleur de fonds. À titre d’exemple, les membres de la Coopérative de solidarité Santé Roxton Pond, mise sur pied en janvier 2009, doivent défrayer une part sociale de 10$ et une cotisation annuelle de 100$, plus les taxes applicables.
Des médecins et des infirmières
Si les Sheffordois sont intéressés à s’impliquer pour créer une coopérative de santé, cette dernière ne verrait pas le jour avant un an, minimum. Outre la construction d’une bâtisse, l’organisation devra s’affairer à recruter un médecin selon les normes en vigueur. «Idéalement, on voudrait partir la coopérative avec un médecin et une infirmière, mais il se peut que l’infirmière opère seule un peu au départ. Mais c’est sûr qu’il va y avoir un médecin à court terme. Nous avons regardé ailleurs et la formule gagnante, c’est d’avoir un médecin et une infirmière», indique Johanne Boisvert, conseillère municipale à Shefford. Cette dernière, en compagnie de Michael Vautour, également conseiller municipal, est en charge du dossier qu’ils travaillent depuis le mois de juin dernier.
Et dans un monde idéal, la coopérative de santé de Shefford aurait deux médecins qui seraient supportés par des infirmières cliniciennes et des infirmières-techniciennes. «Elles ont le pouvoir d’offrir des suivis», précise Mme Boisvert, en faisant notamment référence au diabète, à l’hypertension et à la vaccination. Shefford compte un pourcentage de nouveaux résidents et la majorité serait sans médecin de famille. «C’est à ça qu’on veut remédier. On veut faire partie de la solution pour faciliter l’accès à des services de santé», enchaîne la conseillère municipale.
Aide
Johanne Boisvert avise avoir questionné les responsables de la Coopérative de solidarité Santé Roxton Pond et avoir reçu une excellente collaboration de leur part. «On a également du soutien de la part de la CDR [Coopérative de développement régional de la Montérégie]. Ils ont une expertise. Ils ont contribué à mettre sur pied près d’une quinzaine de coopératives en Montérégie. On ne se lance pas la tête baissée», conclut Mme Boisvert.
«Pas de changement» au CSSS de la Haute-Yamaska
L’arrivée d’une nouvelle coopérative de santé, qui porterait à deux le nombre d’institutions du genre sur son territoire, ne changerait pas l’offre de service du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Haute-Yamaska.
Au contraire, indique Joan Beauchamp, conseillère aux communications au CSSS de la Haute-Yamaska, l’ajout de toute nouvelle structure ferait augmenter l’offre de services aux citoyens sur le territoire.
«La coopérative servirait de bureau, de cabinet, mais le médecin exercerait également à l’hôpital. Il n’y a pas de changement au niveau du recrutement médical dans la région», dit-elle.
Johanne Boisvert, conseillère municipale à Shefford responsable du dossier, indique être entrée en contact avec le directeur des services professionnels du CSSS de la Haute-Yamaska, Dr Michel Poirier, pour le mettre au courant du projet. «On désirait lui signifier qu’on voulait être partenaire dans la solution. Il nous a même précisé le fonctionnement de l’arrivée de nouveaux médecins. Nous ne sommes pas là pour être en compétition, nous sommes là en terme de collaboration», dit Mme Boisvert.