Une nouvelle maison à la recherche de deux clans intergénérationnels

HABITATION. Construire une résidence en investissant des sous de sa poche dans l’espoir de l’offrir à de jeunes et moins jeunes locataires intéressés à vivre en cohabitation. Cette mission menée par un entrepreneur immobilier est celle de Michel Gagnon. Depuis quelques mois, l’homme d’affaires travaille à faire lever de terre son projet de maison locative intergénérationnelle sur la rue Saint-Charles Sud, à Granby. Une solution innovante pour contrer la pénurie de logements tout en favorisant la mixité des générations, soutient le principal intéressé. 

Propriétaire d’immeubles locatifs, l’entrepreneur de Mont-Saint-Hilaire réalise l’importance et les bienfaits du jumelage des générations au sein d’une même habitation lors de la première vague de COVID-19. Sa mère de 89 ans, comme bien d’autres aînés, se retrouve en quatre murs où elle doit payer d’énormes frais pour demeurer en résidence. Un bon matin, l’octogénaire en a assez et décide d’aller vivre dans son propre appartement à un prix similaire à deux pas d’un proche. Voyant les effets positifs de cette décision prise par sa mère, Michel Gagnon y voit une occasion de proposer une maison intergénérationnelle en location où une jeune famille et des aînés pourraient vivre sous un même toit.

Au terme de ses recherches, le promoteur immobilier jette finalement son dévolu sur un terrain boisé de plus de 40 000 pieds carrés sur la rue Saint-Charles Sud afin de donner vie à son projet. Depuis octobre dernier, M. Gagnon consacre tout son temps à la construction de la future propriété de plus de 3400 pieds carrés composée de deux logements indépendants (3 1/2  et 5 1/2) qui sera prête dans les prochaines semaines.

«Avec mon terrain, je m’enlignais pour faire du locatif, mais mon projet a complètement reviré de bord. J’ai mis un architecte dans le dossier pour dessiner des plans pour une maison bigénérationnelle en vue de rassembler des familles (…)», a raconté Michel Gagnon.

«Ici, tu as la paix. Tu es chez vous et c’est flambant neuf (…). Chaque logement a son entrée indépendante. Tout ça sur un terrain de 43 000 pieds carrés.» «Maintenant, mon défi, c’est d’aller chercher mon public cible.»

Faire partie de la solution

Pour Michel Gagnon, le concept de jumeler des aînés qui vivent seuls à une famille fait du sens en 2023. Selon l’entrepreneur, des solutions en matière d’habitation pour venir à bout de la pénurie de logements au Québec existent.

«Les personnes âgées me tiennent à coeur tout comme les jeunes familles qui peinent à joindre les deux bouts. Alors pourquoi ne pas les aider. J’aime le côté social de mon projet.»

Maison neuve avec toutes les commodités, stationnement individuel, grand espace boisé à quelques minutes du centre-ville et des axes routiers. La propriété de la rue Saint-Charles Sud a tout pour plaire. Mais tout ça à un prix. Pour le coût mensuel de ses deux loyers, Michel Gagnon assure s’être basé en fonction de logements comparables offerts présentement sur le marché locatif. Mais au-delà de la rentabilité, le promoteur veut surtout y voir vivre des gens heureux avant tout.

«Je veux trouver une famille et des aînés qui vont être heureux de vivre ici. Oui, je suis capitaliste. J’ai fait des investissements qui me rapportent aujourd’hui, mais j’ai un côté social. J’ai été un excellent contribuable alors si je peux aider, ça va me faire du bien», a confié l’entrepreneur.

Et Michel Gagnon n’entend pas s’arrêter qu’à une seule maison bigénérationnelle. Une seconde résidence du même genre devrait être mise en chantier sur un terrain voisin au retour des prochaines vacances de la construction. Pour information: michel.p.gagnon@hotmail.com.