Vote de grève chez Raylobec

RELATIONS DE TRAVAIL. Alors que les conditions de travail sont dénoncées au centre de tri de matières recyclables Raylobec à Granby, les travailleurs ont rejeté le projet de convention collective. Une décision qui pourrait conduire au déclenchement d’une grève puisque les salariés ont voté en faveur de cette stratégie à 96 %.

Selon le Syndicat des Métallos, les travailleurs et les travailleuses, qui ne gagnent que 17 $ de l’heure, sont confrontés quotidiennement à toutes sortes de situations (animaux vivants et morts, seringues, couches souillées et parfois des armes à feu) qui mettent leur sécurité en danger.

«C’est un travail très difficile et très dangereux. Ce serait la moindre des choses que de verser un salaire décent pour le faire, surtout lorsqu’on sait que l’entreprise engrange des milliards de dollars grâce au labeur de ces employés dans des conditions de misère. L’employeur refuse d’augmenter significativement les salaires des trieurs, contrairement aux employés de métier, sous prétexte qu’il peut trouver d’autres employés pour faire le travail, quitte à avoir recours à des travailleurs étrangers temporaires. Cette compagnie doit comprendre qu’on ne vit pas au Québec avec 17 $ l’heure. On n’est pas au Texas ici», a exprimé le représentant syndical, Martin Courville, qui négocie pour ces membres de la section locale 9414 des Métallos.

Acquis l’an dernier par une filiale (Raylobec) du géant nord-américain, Waste Connections, le centre de tri de la rue Édouard autrefois opéré par Sani-Éco reçoit notamment les matières recyclables de la MRC de La Haute-Yamaska.

Du côté de la partie syndicale, on réclame un taux horaire de 20 $ l’heure. «Le travail de ces salariés est très important pour notre société qui mise sur le recyclage. Les salaires de ceux qui assurent ce service essentiel doivent permettre de vivre décemment et ce n’est pas le cas actuellement avec la récente inflation», a déclaré M. Courville.

Le Syndicat des Métallos interpelle également la CNESST dans ce dossier. Selon l’organisation syndicale, les conditions sanitaires au centre de tri sont très mauvaises. «Nous n’avons toujours pas eu de retour de la CNESST. Les conditions de santé et sécurité dans cet établissement sont inquiétantes. Ce n’est pas normal que des salariés soient exposés à des agents infectieux sans qu’il y ait un programme de prévention adéquat», a conclu Martin Courville.