Une ferme verticale de champignons verra bientôt le jour à Granby  

AFFAIRES. AFFAIRES. Granby verra bientôt une ferme verticale de culture de champignons prendre racine en ville. Cloée Viens et Alexandre Cornellier sont un couple d’entrepreneurs qui caressait l’idée de se lancer en affaires depuis longtemps, après moult recherches, le couple, basé à Roxton Pond, a décidé de plonger dans la culture de champignons gourmet en milieu urbain, un domaine encore peu exploité au Québec.

Le futur local de Mycep – Ferme de champignons, large de 2000 pieds carrés et situé secteur Saint-Urbain à Granby, abritera trois chambres de fructification, qui permettront la culture des champignons dans des conditions adéquates et contrôlées, notamment du point de vue de la température et de l’humidité. Autre particularité, les producteurs utiliseront la verticalité pour optimiser l’espace et les ressources au maximum. «On ne fait pas de l’agriculture traditionnelle. Pour faire de la production de champignons comme on le fait, on utilise la verticalité. On optimise en hauteur, ce qui fait en sorte qu’on a une gestion maximisée de nos ressources à la base», a expliqué Cloée Viens, cofondatrice de la ferme.

Pour assurer la bonne croissance des cultures et la bonne gestion des ressources, la ferme bénéficiera également d’un système de contrôle automatisé. « -Avoir un système automatique fait en sorte qu’on économise du chauffage et de l’électricité associés à tout ça. De plus, on travaille avec la -MRC pour trouver des maillages dans la région afin d’avoir une production avec la plus petite empreinte environnementale possible, en revalorisant le substrat entre autres », a mentionné Alexandre Cornellier.

«Ça nous permet d’avoir des champignons qui poussent constamment et qui sont de qualité supérieure, que ce soit pour l’apparence ou pour le goût», a ajouté Mme Viens, qui occupe également le rôle de directrice des ventes et du marketing.

La ferme devrait voir le jour au mois de mai, les premières récoltes seront disponibles aux consommateurs dès le mois de juillet. L’objectif ultime de la ferme est de produire entre 100 et 300 kg de champignons par semaine. Les produits de Mycep seront davantage destinés aux restaurateurs, mais les personnes intéressées auront la possibilité de se procurer des champignons dans une petite boutique qui verra le jour un peu plus tard et selon la production.

Les entrepreneurs travaillent aussi à intégrer les artisans du marché public de Granby dès le mois d’août prochain. «Le but c’est de participer à nourrir notre communauté. On a le goût de triper avec du monde de notre région, de rester à l’échelle humaine et de développer des affaires avec notre monde d’ici», a expliqué Mme Viens.

L’envie d’entreprendre

Pour Cloée et Alexandre, qui caressaient l’envie de se lancer en entrepreneuriat depuis quelques temps, l’idée de Mycep s’est présentée à eux alors qu’ils étaient en vacances à l’étranger. Lorsque les amoureux allument leur télévision et mettent le seul poste en français disponible, ils sont loin de s’imaginer que le reportage diffusé concernant la culture de champignons allait les inspirer à enfin plonger dans le grand bain. «On a été très intrigué par ce reportage, et quand on est revenu, on a décidé de s’acheter le matériel nécessaire pour se partir tout ça. C’est comme ça qu’on a monté notre chambre de culture et qu’on s’est improvisé un petit laboratoire dans notre sous-sol », a expliqué Cloée, qui travaillait dans le domaine des communications.

Après s’être questionné et effectué plusieurs recherches, le couple a entrepris une étude de marché et vérifié si le projet etait réalisable et viable. «La grosse plus-value de notre culture est qu’elle est disponible 12 mois par année, on fait une culture qui est constante et écoresponsable, c’est de l’agriculture durable. Ce sont tous des éléments qui nous ont allumés» a souligné Alexandre, qui oeuvrait pour sa part dans la qualité de l’eau.

C’est ainsi que Alexandre et Cloée ont établi moult relations dans le milieu de la mycologie québécoise et ont complété un cours d’entrepreneuriat afin de parfaire leurs aptitudes et lancer enfin leur entreprise. «Tout s’est emboité pour nous montrer que c’était un projet réaliste et viable, et dont les gens avaient une curiosité sans borne. C’est funky comme production, et on voit jamais le bout du mystère du champignon», a relevé la productrice.

Une production variée

La ferme de champignons produira toute sorte de variétés de cet ingrédient prisé par les chefs. Crinière de lion, champignon corail, pleurotes, king oyster, pholiote adipeuse, et même du shiitaké frais à l’occasion, la production de champignon de -Mycep sera diverse et variée, mais pas question d’inclure les champignons blancs, trouvables partout en épicerie. «On veut arriver avec une offre créative et proposer quelque chose de spécial. Les champignons apportent une texture, une profondeur et une certaine complexité au repas. C’est ce que ça fait un champignon, ça rehausse la saveur des plats», a raconté Cloée Viens, en mentionnant son envie de démocratiser le champignon et de le faire connaitre.

À noter que Mycep ferme de champignons a reçu un prix dans la catégorie Exploitation, transformation, production, volet Création d’entreprise, du Défi OSEntreprendre le 5 avril dernier.

Pour en savoir davantage et connaitre la date de disponibilité des champignons, visitez les réseaux sociaux de l’entreprise (Facebook, instagram et TikTok) via mycep.champis.