La Fondation un souffle et des ailes prend son envol

Après la création du site S.O.S. familles naturelles et le dépôt d’une pétition de quelque 2 300 noms à l’Assemblée nationale, Manon Gauvin et Catia Di Carlo franchissent un nouveau pas pour venir en aide aux parents d’enfants lourdement handicapés. Les deux mères ont mis sur pied la Fondation un souffle et des ailes.

En mai dernier, GranbyExpress.com dévoilait en primeur le projet des deux femmes qui cherchaient un moyen d’aider financièrement les familles à s’offrir du répit. Depuis, une troisième complice, Marie-Claire Babin, s’est jointe au projet et la Fondation un souffle et des ailes a vu le jour le 18 juin dernier.

Pour trouver le nom de leur organisme, elles se sont inspirées des oies blanches. «C’est l’un des oiseaux les plus endurants de la planète, mais malgré leur force, elles sont toujours obligées de faire des pauses pour se reposer», souligne Manon Gauvin.

Le groupe Mes Aïeux a d’aileurs accepté que la fondation utilise la chanson Les oies sauvages sur la page d’accueil de son site web.

«On s’est dit qu’est-ce qu’on veut donner aux parents? On veut leur permettre de souffler et d’avoir de la liberté. Un souffle et des ailes», ajoute Catia Di Carlo.

Les deux femmes sont les mères d’Anthony Bérard et de Valério D’Amico, deux jeunes hommes lourdement handicapés qui nécessitent une attention et des soins constants. Marie-Claire Babin garde régulièrement Anthony et connaît donc très bien la charge de travail que cela représente.

Après 21 ans: le néant

Ce que dénonce le trio dans sa démarche, c’est l’abandon des familles une fois que leur enfant non autonome atteint l’âge de 21 ans. «À 21 ans, tu perds l’école, tu perds le CMR (Centre montérégien de réadaptation), tout ce que tu gardes, c’est une travailleuse sociale au CLSC», déplore Mme Gauvin.

Pour prendre soin du grand enfant devenu adulte selon la loi, les parents doivent donc faire un choix entre arrêter de travailler ou payer de leur poche quelqu’un pour le faire. La charge de travail et de responsabilités peut alors devenir particulièrement lourde.

Du répit et des moyens

La fondation poursuit trois missions, d’abord d’offrir le soutien financier aux familles qui n’ont pas les moyens de se payer du répit. «On veut aider là où le gouvernement n’aide pas et là où il n’y a pas d’aide», insiste Manon Gauvin.

Par exemple, l’organisme pourrait défrayer le coût du transport adapté d’un jeune handicapé vers une ressource adapté si les parents n’en ont pas les moyens. La fondation pourrait aussi assumer le salaire d’un employé supplémentaire dans une ressource si c’est le seul obstacle pour offrir du répit à une famille.

La deuxième mission vise justement à soutenir les ressources spécialisées dans l’acquisition d’équipement ou dans leurs projets d’expansion. Une façon indirecte de permettre à plus de familles d’obtenir des services de répit.

En troisième lieu, l’objectif à long terme est de mettre sur pied une ressource de répit à Granby. «Tout l’argent qui va être amassé dans la région va servir à aider des gens de la région. Sur chaque don, on va mettre une partie de côté jusqu’à ce qu’on ait la somme pour ouvrir une ressource», précise Mme Gauvin.

Dans les meilleures conditions, cette maison d’accueil pourrait héberger six personnes de façon permanente en plus d’offrir deux places de répit temporaire.

Financement varié

La toute jeune fondation mise déjà sur des sources de financement variées. D’abord, bien sûr, les dons du public sont les bienvenus. Il est possible de verser de l’argent directement sur le site www.unsouffleetdesailes.org grâce au système sécurisé «PayPal».

Une collecte régulière de contenants consignés est aussi effectuée par diverses entreprises qui ont accepté de collaborer avec les trois bénévoles.

Jusqu’à maintenant, Globe Cafés d’origine, Délicatessen Place Granby, Duro vitres d’auto, Golf Mille Vert, Garage Gingras, Resto-Déli.com et Béton Granby Div. Les Carrières St-Dominique participent à la collecte. D’autres activités-bénéfices ponctuelles sont à prévoir.