Le nouveau visage de l’itinérance

ITINÉRANCE. Perte d’emploi, pénurie de logements et l’inflation qui frappe le prix du panier d’épicerie sont des facteurs auxquels les personnes sous le seuil de la pauvreté font face ces derniers mois. Une situation préoccupante pour les organismes communautaires du coin qui constate une augmentation de l’itinérance à Granby depuis quelques mois déjà.  

Différente à celle constatée dans les grands centres urbains, l’itinérance est bel et bien présente dans la ville et se fait de plus en plus sentir depuis le début de la pandémie. «C’est inquiétant et on le sait déjà que le taux d’itinérance a augmenté», mentionne Kim Verreault, coordonnatrice pour le Groupe Actions Solutions Pauvreté(GASP). Fait remarqué depuis plusieurs années, l’itinérance n’est pas toujours facile à reconnaître dans le quartier. «On ne peut pas les distinguer, car ce n’est pas écrit dans leur front. Être dans la rue signifie être sans domicile fixe. Mais par chez nous, les itinérants habitent chez des connaissances ou de la famille. On appelle ça de l’itinérance cachée», explique la coordonnatrice.Comme il est trop tôt pour avoir des statistiques et que le recensement est plus difficile dans la localité en raison de l’omniprésence de l’itinérance cachée, cette table de concertation ainsi que le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) ne peuvent pour l’instant présenter des chiffres fiables. Et pourtant, les demandes d’aides ne font qu’augmenter sur le plan des besoins primaires tels que le logement et la nourriture. «Il y en a qui ont des sous, mais à cause de la flambée des prix de logement, ils dorment dans leur voiture actuellement. Même chose pour les épiceries, on le voit, il y a déjà une inflation de 4 à 7 % à cause de la pandémie. C’est donc difficile d’avoir une alimentation de qualité», réitère-t-elle.

Trouver des pistes de solution

Afin de pallier à cette problématique, des organismes mettent en place des pistes de solution pour aider les itinérants en période précaire. Même si les gens ne peuvent se réunir au Partage Notre-Dame, l’organisme offre des repas pour emporter servis dans des contenants en plastique. Une toilette hivernisée devrait prochainement être installée dans la ville. De son côté, l’équipe des Cuisines collectives de la Montérégie distribue des sacs à cuisiner à la maison à défaut d’ouvrir leurs cuisines aux plus démunis. Petite, mais unie, l’équipe d’Impact de rue Yamaka met présentement tous les outils pour offrir une grande présence dans les rues de Granby. Avec ce dévouement de part et d’autre, une lueur d’espoir se fait sentir, selon Kim Verreault. «Il y a toujours de l’espoir dans le sens où la population est plus au fait de la situation des gens qui vivent dans la pauvreté», souligne-t-elle.