Prévenir le suicide avec la police de Granby
COMMUNAUTÉ. Le Centre de prévention du suicide de la Haute-Yamaska a été l’un des trois premiers centres à ouvrir ses lignes au Québec pour prévenir le suicide. Afin de souligner ses 35 ans d’implication dans la communauté, l’organisme a décidé de s’associer au Service de police de Granby et tiendra trois activités principales durant l’année.
Impliqué au niveau local et régional, le Centre de prévention du suicide de la Haute-Yamaska a toujours travaillé à demeurer à l’avant-garde des meilleures pratiques.
«L’élément le plus important pour nous, c’est la qualité du personnel qui travaille ici, fait remarquer Yves Bélanger, le directeur général sortant. On travaille dans une dynamique complexe. On a besoin de gens qui ont une bonne cohésion d’équipe et qui sont capables de travailler en continuité de jour en jour avec les clients qui font appel à avoir nos services. On a une ambiance positive malgré la lourdeur de la problématique avec laquelle on travaille.»
Pour célébrer ses 35 ans d’existence, l’organisme a tenu à s’associer au Service de police de Granby pour la présentation de ses festivités au cours des prochains mois. «On a lancé une invitation à Bruno Grondin [directeur du Service de police de Granby] pour qu’il soit le président d’honneur des différentes activités et il a accepté», se réjouit M. Bélanger.
«Je n’ai eu aucune réflexion, j’ai dit oui immédiatement, souligne pour sa part Bruno Grondin. Pour moi, c’était naturel. Je suis policier depuis 26 ans. J’ai fait affaire dans plusieurs cas de suicides, de tentatives de suicide et j’ai vu beaucoup de familles dans des situations de crise. Je suis un citoyen et Granbyen d’origine. Les policiers sont des humains, des gens de cœur. J’étais sensible à la cause.»
Le Service de police de Granby a dû intervenir en 2018 dans 470 cas de santé mentale. En 2019, la situation a augmenté de 12 %. «Il est primordial de tisser un filet de sécurité solide autour des individus en détresse et de partager nos expertises dans le domaine, note M. Grondin. Notre vision est de nous rapprocher de la population.»
Les activités
Les festivités du Centre de prévention du suicide de la Haute-Yamaska se tiendront de septembre 2019 à février 2020. L’organisme mettra d’abord sur pied un 5 à 7, le 12 septembre, pour souligner l’implication citoyenne pour la cause du suicide.
Une conférence portant sur le stress sera aussi au calendrier de l’organisme le 9 octobre. Elle sera présentée par la directrice du Centre d’études sur le stress humain, Sonia Lupien, et s’adressera à tous les partenaires et intervenants du milieu.
La dernière activité du Centre de prévention du suicide de la Haute-Yamaska sera la tenue d’un déjeuner-bénéfice lors de la semaine de prévention du suicide en février 2020 et toute la population y est invitée.
Au fil des années, l’organisme a vu plusieurs bénévoles investir de leur temps pour amasser des sous afin de prévenir le suicide. «Tout l’argent qu’on amasse est investi dans la formation de nos sentinelles, précise M. Bélanger. Elles sont les yeux et les oreilles du Centre de prévention. On les a formées pour qu’elles soient en mesure de repérer la détresse et la vulnérabilité suicidaire et d’aller vers les gens vulnérables pour les mettre en lien avec nous. Le reste des sous sert à faire des activités de promotion dans les milieux scolaires.»
Rappelons que le Centre de prévention du suicide de la Haute-Yamaska offre des services totalement gratuits en français et en anglais aux personnes suicidaires, aux endeuillés, aux proches, aux amis et aux collègues se trouvant sur les territoires de la MRC de La Haute-Yamaska et Brome-Missiquoi.