Une lueur d’espoir à l’aube de la dépression saisonnière

VIE COMMUNAUTAIRE. L’été officiellement derrière nous, les prochains mois vont s’avérer plus difficile sur le plan émotionnel pour certains. Ici, bon nombre de facteurs peuvent s’ajouter au blues de l’hiver qui ne tardera pas à se faire sentir en période pandémique. Une situation suivie de très près par l’équipe du Centre de prévention suicide de la Haute-Yamaska(CPSHY).  

Depuis quelque temps, plusieurs rumeurs concernant la hausse de suicide dans la province circulant sur les réseaux sociaux ont suscité de grands questionnements. Souhaitant mettre les pendules à l’heure, l’Association québécoise de la prévention du suicide (AQPS) a tenu à rectifier ces informations erronées. Selon les informations transmises par le Bureau du coroner au AQPS, aucune augmentation du nombre de suicides n’aurait été dénombrée depuis le début de la pandémie au Québec.

En contrepartie, plusieurs centres de prévention de suicide ont constaté une hausse des appels depuis le mois de septembre. C’est le cas, entre autres, du CPSHY qui connait depuis un mois et demi une augmentation de 10 % des appels. «Il faut distinguer les choses. Oui, on a un peu plus d’appels, mais ce n’est pas nécessairement un mauvais signe», explique Esther Laframbroise, directrice générale du CPSHY. Cette ligne d’intervention a pour mission d’épauler les personnes en détresse psychologique et d’aider des proches et intervenants qui ont besoin de conseils pour mieux accompagner la personne concernée. Ce service offert gratuitement à toute heure du jour voit somme toute cette augmentation d’un bon œil puisque les personnes ayant des pensées suicidaires et leur proche tentent de trouver des pistes de solution dans cette situation précaire. «On est là pour atténuer, accompagner et redonner de l’espoir, car il n’y a personne qui veut vraiment mourir, tout le monde veut arrêter de souffrir», souligne Esther Laframboise. À ce jour, le défi pour les intervenants du centre est de rentrer en contact avec les adolescents et personnes âgées, clientèles parfois plus vulnérables face aux problèmes d’anxiété. Pour rentrer plus facilement en contact avec les adolescents, l’AQPS a mis au point un service numérique en prévention du suicide. En un clic, toute personne pourra clavarder avec un intervenant  gratuitement au www.suicide.ca . Outre ces plateformes, le téléphone est le moyen efficace en temps de pandémie pour briser l’isolement chez les personnes âgées.

Et la pandémie dans tout ça?

Comme le mentionnent certains intervenants du milieu, il est encore trop tôt pour faire des constats concernant l’augmentation du nombre d’appels et la pandémie. «Le suicide, c’est multifactoriel. Il y en a qui ont perdu leur emploi, il y en a qui ont vécu des ruptures amoureuses, mais ce n’est pas juste la COVID-19 qui cause la détresse. C’est un facteur de plus qui vient s’ajouter à d’autres difficultés qui étaient déjà présentes dans la plupart des cas», affirme la directrice du Centre de prévention suicide de la Haute-Yamaska. Autre point à ajouter, le centre a connu une diminution des appels durant la première vague. Une augmentation des appels s’est fait sentir vers le mois d’août en pleine période de déconfinement. Des chiffres peu alarmants pour ces intervenants qui ont vu des périodes plus achalandées par le passé. «L’année dernière à pareille date, on a eu une augmentation des appels de 25 % par rapport à l’année précédente», ajoute Mme Laframbroise.

Prendre soin de soi

Alors que personne n’est à l’abri d’une dépression saisonnière, Esther Laframbroise tient à réitérer certains éléments afin de mieux passer à travers les journées d’hiver. La solution? Prendre soin de soi. Il suffit de bien dormir, d’avoir une bonne routine, de bien manger, de faire de l’exercice et de prendre des vacances dans la mesure du possible. « Des fois, des gens attendent d’être au bout du rouleau avant de prendre des vacances», précise l’intervenante.

Pour toute question ou demander de l’aide pour vous ou pour un proche, n’hésitez pas à contacter le Centre de prévention suicide de la Haute-Yamaska au téléphone suivant: 450 375-4252