Zoo de Granby: «On a tout mis en place pour créer la distanciation»_Karl Fournier
COVID-19. Fermé depuis plus de trois semaines, le Zoo de Granby a dû revoir son plan de match à l’interne pour assurer la sécurité de son personnel, mais aussi de ses animaux. Bien qu’aucun cas lié au coronavirus n’ait été répertorié sur le site du jardin zoologique, l’endroit est «comme en quarantaine» alors que l’équipe est réduite et que tout a été mis en place pour assurer une distanciation.
«On avait beaucoup de craintes non seulement pour nos animaux, mais aussi pour notre personnel, a confié le directeur des soins animaliers, Karl Fournier, en entrevue téléphonique. […] Les seuls contacts qui pourraient venir de l’extérieur, c’est ceux de notre personnel qui est encore en place et qui travaille de façon régulière avec notre collection animale.»
Comme beaucoup d’entreprises, le Zoo de Granby a dû réduire de façon considérable ses activités pour répondre à la demande du gouvernement en priorisant les services essentiels.
«Présentement, les seuls employés qui sont sur place au Zoo, c’est vraiment le département des soins animaliers parce qu’il est considéré comme étant un service essentiel et on doit offrir des soins quotidiens à nos animaux, a expliqué Karl Fournier. On a une équipe très réduite des gens de la maintenance qui sont en support à l’équipe des soins animaliers. Tout le reste des employés est à la maison présentement pour répondre à la demande de distanciation.»
L’un des principaux défis du Zoo de Granby a été de respecter ces mesures de distanciation au niveau des soins animaliers. Parce que l’équipe comporte une trentaine de techniciens, les horaires de travail ont été repensés pour limiter les contacts puisqu’ils avaient une certaine proximité.
Sur le site, une personne par jour s’occupe de l’entretien sanitaire pour désinfecter tous les secteurs de travail et les gestionnaires sont invités à ne pas se rendre sur place tous en même temps.
«On a tout mis en place justement pour créer la distanciation et rester les uns les plus éloignés des autres, a insisté M. Fournier. Nos gens qui travaillent avec les animaux sont habitués de faire affaire avec des risques de maladies zoonotiques. Ça a été très facile de pousser un peu plus loin nos procédures de lavage de main et autre. C’est déjà des choses qu’on faisait sur une base régulière.»
La transmission suivie de près
La réalité de transmission avec les animaux est suivie de près par le Zoo de Granby.
«C’est quelque chose qu’on a suivi dès le départ avec la Chine pour bien voir l’impact au niveau du monde animalier, a fait savoir Karl Fournier. Pour nous, on a un fort intérêt de savoir ce qui peut arriver. Malheureusement, il n’y a quand même pas tant de données que ça et il y a plusieurs chercheurs qui travaillent à travers le monde ce dossier.»
«À l’heure actuelle, tous les cas qui ont été recensés présentement, ça a toujours été une transmission d’humain à animal, a ajouté le directeur des soins animaliers. Il n’y a encore aucun cas qui a démontré que c’est des animaux qui auraient contaminé l’humain.»
Le Zoo de Granby aborde dans le même sens que les vétérinaires et les spécialistes et invite les gens à ne pas se départir de leurs animaux puisque «ce n’est pas eux qui devraient être le vecteur». Mais il invite les propriétaires à se laver les mains lorsqu’ils caressent leurs bêtes et à prendre une certaine distanciation avec eux.
Pour le moment, il est difficile pour les jardins zoologiques d’avoir toutes les informations concernant la transmission du virus chez les animaux.
«Les félins seraient une espèce susceptible de contracter le COVID-19, mais aussi de développer les symptômes, a souligné M. Fournier. Il y a des espèces qui sembleraient ne pas être sensibles à la maladie alors que d’autres pourraient être porteuses sans en développer les symptômes. Ça semblerait ne pas être toutes les espèces qui pourraient contracter le [virus], mais l’information est très préliminaire. C’est certain qu’on prend certaines précautions.»
Au Zoo de Granby, aucun animal n’a récemment voyagé, ce qui permet de réduire toute problématique à ce niveau et d’éviter le confinement.
«Les dernières arrivées d’animaux dataient quand même d’un certain temps (2019), a assuré Karl Fournier. Pour nous, il n’y avait pas vraiment d’inquiétude, surtout lorsqu’on parle de félins ou d’espèces qui pourraient être encore plus sensibles. Durant l’hiver, ce n’est pas une grande période d’activité où on déplace des animaux.»
Quelques mesures prises par le Zoo
Isolation des secteurs de travail
Fermeture des bâtiments non nécessaires
Hôpital vétérinaire isolé (un vétérinaire et un technicien par jour)
Le port du masque et des gants dans la préparation des aliments
Désactivation des accès des employés sur le lieu de travail
Isolation au maximum du personnel
Mise en place de différents endroits pour les pauses et dîners
Division des équipes et modification des quarts de travail