Antoine Bertrand…dans la peau de Louis Cyr

Lors du dernier jour de tournage de Louis Cyr, le 6 novembre dernier, Antoine Bertrand était très fier du travail accompli. Sans demi-mesure, il s’est impliqué corps et âme pour interpréter avec la plus grande justesse ce héros québécois. Parce qu’à ses yeux, l’homme le plus fort du monde ne méritait rien de moins.

À quelques jours de la sortie en salles de Louis Cyr, dans lequel il tient le premier grand rôle de sa carrière, la fierté d’Antoine Bertrand, le «p’tit gars» de Granby, était palpable. Il espère que les gens se déplaceront en grand nombre, car il croit que les attentes, qui sont élevées, seront comblées. 

«Il y a tout à apprendre de Louis Cyr, lance l’acteur de 35 ans d’entrée de jeu à GranbyExpress.com. Au-delà de la force physique, sa vraie force, elle était aussi dans son cœur, dans sa tête. Il a rendu le monde fier. Même 100 ans après sa mort, on parle encore de lui. Ça prend plus que des poids pour réaliser ça!»

Il aura fallu huit années pour que ce projet d’envergure voie le jour. Dès le départ, Antoine Bertrand savait qu’il interpréterait le rôle de Louis Cyr. Ce personnage l’a habité durant tout ce temps. Lorsque la confirmation est arrivée, l’ancien portier de la défunte discothèque Backstreet Station de Granby n’a pas ménagé les efforts.

Transformation et entraînement

L’acteur s’est entraîné intensivement durant les neuf mois qui ont précédé le tournage. Il a coupé le sucre et l’alcool. Il affirme avoir perdu une soixantaine de livres de gras.

«C’est drôle parce qu’on parle de la transformation physique autant que du film, et ça a son effet, confie Antoine. Les gens voyaient la progression en regardant Les enfants de la télé (qu’il coanime avec Véronique Cloutier). Mais quand t’es forcé de te prendre en mains, t’as pas le choix.»

Lorsqu’il sentait le découragement l’envahir, il se répétait le nom de Louis Cyr en boucle dans sa tête. C’était sa source de motivation. «J’avais tellement une énorme responsabilité, il n’y avait pas place à la demi-mesure. J’ai tout pris ce que mon entraîneur me disait, sans chigner.»

Se serait-il soumis à un tel entraînement en d’autres circonstances? «Aucunement! Depuis que le tournage est fini, je m’entraîne régulièrement, mais je me permets quelques écartades. C’est sûr que j’ai repris un peu de poids, mais je sens que le pli est pogné.»

Et même s’il appréhendait le moment où le tournage prendrait fin, Antoine Bertrand n’a pas eu de deuil à faire. «J’avais un sentiment de satisfaction et de relâchement total. J’ai pogné la grippe, mais j’étais juste content de me reposer», affirme l’acteur qui revient régulièrement à Granby pour visiter sa mère et sa gang de chums du Collège Mont-Sacré-Cœur, où il a fait ses études secondaires.

Un premier grand rôle

Présentement en tournée promotionnelle pour le film, on lui parle de Louis Cyr plus que jamais. Lorsqu’il a assisté à la première mondiale du film à Joliette, dans Lanaudière, il admet avoir «pogné quelque chose» en entendant les gens réagir et forcer avec lui.

Aux yeux d’Antoine Bertrand, c’était important de rappeler ce que l’homme le plus fort du monde a réalisé à une époque où les Canadiens Français étaient considérés comme une «sous-race».

«Il n’a pas eu besoin de nous pour survivre pendant 100 ans, mais on peut le faire connaître aux plus jeunes pour les 100 prochaines années. Tous les peuples ont besoin de leur héros. Encore aujourd’hui, on peut se raccrocher à ce qu’il a accompli, à ses records toujours inégalés. On le repaye un peu pour ce qu’il a fait pour nous», souligne-t-il.

«Le film sort dans un contexte un peu bizarre en ce moment, comme si Louis Cyr devait «sauver» le cinéma québécois. Je pense que c’est le genre de défi qu’il aurait aimé relever, parce que le film rentre comme une tonne de briques!», conclut Antoine, qui débutera le tournage du film Ghosts en septembre, dans lequel il partagera l’écran avec Michel Côté et Robin Aubert. Il sera également de la 4<V>e<V> saison des Enfants de la télé.

Louis Cyr sort en salles ce vendredi 12 juillet.