Charles-Antoine Gosselin seul au-dessus de la mêlée

FESTIVAL. Une chance qu’il y avait Charles-Antoine Gosselin pour clore une soirée en dents de scie. Le vétéran de la scène folk-rock anglophone qui fait ses premiers pas en chanson a toutes les raisons de croire en ses chances de tout rafler à Granby.

Depuis que l’on a vu son nom à l’étape des auditions, on a mis Charles-Antoine Gosselin bien en haut de notre palmarès. Le fait de le voir à Granby est surtout symptomatique d’une industrie musicale québécoise mal en point. Ce gars-là devrait déjà avoir un contrat en poche et des maisons de disques qui lui font des yeux doux.

Il a l’aplomb, le timbre unique, l’authenticité. Ses chansons sont solides, sincères et pertinentes. Tout est là.

Quoi qu’il en soit, on ne s’en plaindra pas trop du côté du festival, le grand gaillard qui a compilé cinq albums avec Jake & The Leprechauns et Harvest Breed ferait un grand ambassadeur pour le FICG.

Il n’y avait quand même pas que lui jeudi soir au Palace, Sweet Grass a bien ouvert le bal. Si Beau Dommage avait 20 ans aujourd’hui ça s’appellerait Sweet Grass. Ceinture fléchée, banjo et flûte traversière pour bercer des textes de campagnards urbains. Des thèmes à l’image de ces Saguenéens exilés dans la métropole. On a adoré Berceuse pour les oiseaux d’hiver.

C’est si rare d’entendre un jeune groupe fusionner autant. La musique, les harmonies, on a l’impression que les cinq ne font qu’un. Mention spéciale à Pierre-Antoine Tremblay, le contrebassiste qui n’avait l’air de rien dans son coin jusqu’à ce qu’on entende sa voix et quelle voix! Il fait pâlir bien des artistes établis.

Légère déception dans le cas de Lawrence Castera. Le gars a une voix juste, puissante, rugueuse (on croirait entendre John Mayer en français). Le hic, c’est qu’on se lasse du «soft rock» en crescendo à la sauce Dany Bédard. Il a tout pour devenir la prochaine grande pop star masculine du Québec, mais est-ce vraiment ce qu’on cherche à Granby?

Claudelle nous a laissé une belle impression et surtout le goût d’en entendre plus. «Elle fait 4pi 9po, elle n’a pas 12 ans et elle a des tattoos», a-t-elle confié. On ajouterait qu’elle a tout pour accoter ce qui se fait de mieux sur la nouvelle scène country. Ne manque que des textes efficaces. En fait, on en veut des dizaines d’autres comme Le fort. Un bijou.

François Lagrange a poussé le cliché et le réchauffé à un autre niveau. On s’est cru dix minutes sur le plateau de Star Académie.

Drôle d’énergumène barbu que ce Joey Robin Haché du Nouveau-Brunswick. Est-ce un bum qui s’est adouci ou un jeune premier qui cherche à se rebeller? Peu importe, le gars a de la dégaine. Un pop rock accessible et accrocheur. On risque fort bien d’en entendre encore parler. Nigadoo a été l’un des moments forts de la soirée.

À venir vendredi:

– Chloé Breault

– Joanie Roussel

– Monsieur Raph

– Chandail de loup

– Juulie Rousseau

– Big Balade