Granby: Aviation Connection veut prendre son envol
ÉDUCATION. Si tout se déroule tel que prévu, le succès que remporte actuellement le programme Aviation Connection, présenté en primeur canadienne à l’école secondaire Massey-Vanier de Cowansville, pourrait se répéter entre les murs de Joseph-Hermas-Leclerc, à Granby, dès la prochaine rentrée scolaire.
Une cinquantaine de jeunes de troisième, quatrième et cinquième secondaire fréquentent depuis le 9 janvier, à raison de trois soirs par semaine, l’Aero Lab mis en place à Massey-Vanier. C’est dans ce local, muni de simulateurs de vol et d’un avion PA-16, qu’ils sont initiés à l’aéronautique (et plus globalement aux mathématiques, à la physique et à l’ingénierie), et ce, en passant de la théorie à la pratique.
On est bien loin de la classe magistrale, confirme le président fondateur du programme, Camil Dumont. «C’est un cours qui utilise des simulateurs pour mettre les étudiants en situation pour les faire réaliser des expériences de vols, où ils découvrent vraiment les grandes forces qui agissent sur un aéronef en vol, soit la gravité, la portance, la traînée et la puissance», explique-t-il. Les différents types d’atterrissage sont, entre autres, enseignés aux élèves.
En guise d’étapes subséquentes, ceux-ci seront amenés à eux-mêmes restaurer un appareil et à construire un modèle réduit d’aéronef téléguidé. «Au fur et à mesure qu’ils vont avancer dans le programme, ils vont construire des avions qui sont de plus en plus respectables», précise M. Dumont, ajoutant qu’ils commenceront avec de plus petits fonctionnant à batterie. Notons que la formation parascolaire de 170 heures, qui se déploie sur trois ans, est offerte gratuitement aux jeunes grâce à la collaboration de différents partenaires. Les cours sont entre autres dispensés par l’instructrice de planeur et pilote Kahina Gagnon.
Atterrissage prévu à Granby
Constatant le succès et les retombées positives que pourrait générer l’initiative, Aviation Connection souhaiterait, dès septembre prochain, prendre son envol dans quatre autres villes du Québec. «On est en pourparlers très, très avancés avec Granby. On vise aussi une école à Sherbrooke, à Laval et Trois-Rivières.[…] En mai ou juin, on va vraiment avoir (la confirmation) des quatre écoles, voire peut-être plus», explique M. Dumont.
Un onglet dédié à la formation qui serait dispensée à l’école J-H. Leclerc est déjà fonctionnel sur le site Web www.aviationconnection.org. «Un aéronef de type Grumman Trainer ainsi que cinq postes de simulateurs seront utilisés dans le laboratoire d’aéronautique de l’école pour supporter cette formation unique visant les élèves de Secondaire 3, 4 et 5», peut-on y lire. Notons néanmoins qu’aucune entente n’a encore été conclue avec la Commission scolaire du Val-des-Cerfs, bien que des discussions soient en cours. L ‘instance confirme toutefois au GranbyExpress avoir un grand intérêt pour le programme.
Enthousiasme dans l’industrie
Le directeur général de Granby Industriel, Patrick St-Laurent, salue et appuie l’initiative. Si le programme parascolaire n’est évidemment pas la réponse à tout, ce dernier estime qu’il est un pas dans la bonne direction. Granby a développé un véritable créneau en aéronautique avec la présence d’une quinzaine d’entreprises faisant partie de la chaîne d’approvisionnement, dont des leaders comme Atlas Aéronautik, A7 Intégration, Avior et NSE-Automatech.
En ce sens, la ville constitue l’endroit tout indiqué pour accueillir un tel projet. «Ces entreprises-là recherchent des machinistes, des électromécaniciens, des usineurs. Ce sont des emplois qui sont très en demande. Aviation Connection ne va pas former des employés, mais ce qu’ils veulent faire, c’est donner le goût, d’introduire les carrières potentielles et de vulgariser le domaine. Ça peut éveiller un intérêt chez ces jeunes-là», estime M. Saint-Laurent.
Il compare d’ailleurs le programme à Jeunes Entreprises (JE), une autre initiative parascolaire qui offre aux élèves l’opportunité de toucher pour la première fois à l’entrepreneuriat.