Soins infirmiers: des baisses d’inscriptions qui n’inquiètent pas le Cégep

ÉDUCATION. Le programme d’études en soins infirmiers au Cégep de Granby a subi une baisse d’inscription de 25 % au cours des deux dernières années. Malgré tout, cette statistique ne préoccupe pas trop les étudiants, qui s’inscrivent dans le domaine parce qu’il les rejoint et qu’il leur permet de faire une différence.

La baisse d’inscription en soins infirmiers n’est pas exclusive au Cégep de Granby; elle est notable partout dans la province, comme l’explique Samia Plante, directrice adjointe à la Direction des études.

«Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur a constaté une baisse de 600 étudiants globalement pour l’année 2017-2018, fait-elle remarquer. Présentement, on vit une baisse généralisée dans plusieurs programmes, particulièrement en soins infirmiers.»

Sur la photo:Samia Plante, directrice adjointe à la Direction des étudiants et Amélie Gadbois, enseignante. (Photo: Granby Express-Vincent Lambert)

Mais comment expliquer cette diminution d’inscriptions dans un domaine où la pénurie de main-d’œuvre se faire ressentir?

«On peut croire que la baisse démographique (aussi constatée dans les écoles secondaires) et la mauvaise presse sur la qualité des conditions de travail des infirmières ont pu jouer, mais, c’est une hypothèse, précise Mme Plante. On devrait avoir un regain d’ici deux ou trois ans.»

Au moment d’écrire ces lignes, le scénario d’admission pour la prochaine rentrée scolaire en août devrait être sensiblement le même que celui de la dernière année. «On se rend compte que plus ça va, oui on a eu une légère baisse d’inscriptions, mais on conserve un peu plus longtemps nos cohortes, commente pour sa part, Amélie Gadbois, enseignante. On a un peu plus de rétention que ce qu’on avait auparavant.»

«La mauvaise presse sur les soins infirmiers a quand même eu un impact sur la décision de certaines personnes de s’inscrire, estime-t-elle. Ce que je vois, c’est que les étudiants qui viennent actuellement veulent être en soins infirmiers.  Ça n’a pas eu tant d’impact sur leur décision, contrairement peut-être à ceux qui sont indécis.»

«Tout le monde doit travailler dans le même sens»

La présidente du Syndicat des professionnelles en soins des Cantons-de-l’Est, Sophie Séguin, a indiqué qu’il s’agissait plus d’une inquiétude que d’une surprise concernant ladite baisse d’inscriptions.

«Dès qu’il y a eu les annonces de fusion en 2015, on avait dit au ministre Barrette que ce n’était pas favorable, justement aux inscriptions au niveau des professions qu’on représente, souligne-t-elle. Dans un contexte où il y a une réorganisation ou une fusion d’établissements, on voit les effets malheureux parce que les gens n’aiment pas l’instabilité. Il a fallu se réorganiser.»

«Là, ce qui est positif, c’est que notre convention collective locale a été acceptée. On a mis des balises et obtenu de beaux gains par rapport à la stabilité des ressources sur notre territoire. Un beau levier pour que les gens puissent s’inscrire dans nos professions. Il faut mettre des actions pour que dans les prochaines années, les cohortes se remplissent et qu’on puisse avoir des gens qui viennent travailler dans des conditions de travail acceptables.  Tout le monde doit travailler dans le même sens.»

Un intérêt pour les gens

Malgré la baisse des inscriptions et tout ce qui a pu se dire sur les conditions de travail en soins infirmiers, Marc-André et Gabrielle ont toujours gardé le cap sur leur objectif: travailler dans le domaine de la santé.

«Depuis que je suis jeune, j’ai vraiment un intérêt pour les gens, confie l’étudiante en fin de première année. Ça me rejoint beaucoup.»

«Pour avoir été hospitalisé quelques fois, j’ai eu des expériences plus ou moins négatives de temps en temps, note l’étudiant, qui est aussi en fin de première année. Ça m’a juste donné le goût de rajouter mon grain de sel. Il y a eu des commentaires négatifs, mais ça me donne juste le goût d’améliorer la qualité des soins en général.»

Les étudiants sont emballés quand il est question de parler de leur avenir dans le domaine de la santé. Ils apprécient leur programme au Cégep de Granby, et ce, dans toutes ses formes.

«L’appréciation des gens est ce qui me pousse à vouloir aller plus loin et à développer mes connaissances pour les gens qui en ont vraiment besoin», affirme Marc-André.

Pour ces deux jeunes apprentis, le marché du travail ne les stress pas. Au contraire, ils ont hâte d’intégrer le milieu de la santé.

Attirer des étudiants

Le Cégep de Granby est actuellement en attente d’une réponse de demande de soutien financier pour les programmes qui sont en déficit de recrutement et dont les besoins sur le marché du travail sont élevés comme pour les soins infirmiers. «On veut augmenter le nombre d’activités de promotion du programme», explique Samia Plante.

En 2017, un investissement de 1,1 M$ a été fait au Cégep pour réorganiser et améliorer tout le secteur impliquant les soins infirmiers.

«On a des professeurs qui sont très créatifs et qui aiment ça travaillé fort sur l’implantation de nouveaux projets, autant pour attirer des étudiants que pour leur permettre d’avoir de belles études», rappelle Amélie Gadbois .

«Il y a tellement de possibilités en soins infirmiers. C’est pour ça que ça devient une profession tellement intéressante.»

Portrait des soins infirmiers au Cégep de Granby

2016: 228 inscriptions

2017: 250 inscriptions

2018: 233 inscriptions

2019: 175 inscriptions (estimation)

Source: Cégep de Granby