Stéphane Deschamps: pour que les votes annulés soient comptés

POLITIQUE PROVINCIALE. Les électeurs retrouveront, pour une troisième fois consécutive, le nom de Stéphane Deschamps sur leur bulletin de vote le 1er  octobre. S’il a effectué toutes les démarches afin de s’y retrouver, c’est que le candidat du Parti Nul (PN) souhaite que soit véritablement mesurée l’insatisfaction de ses concitoyens.

Celui qui a pris part aux scrutins de 2012 et de 2014 n’a pas pour ambition de remporter l’élection à venir et ne vend pas sa salade afin que les électeurs le choisissent massivement; qui plus est, le politicien ne met de l’avant aucune proposition pour la circonscription.

Sa démarche n’en est pas moins sérieuse, plaide l’homme de 42 ans: «Je ne suis pas là pour rire du monde ni pour faire un pied-de-nez aux autres candidats. J’ai du respect pour les politiciens qui sont honnêtes, qui donnent leur vie à la sphère publique».

En étant l’une des huit personnes officiellement dans la course électorale, M. Deschamps ne souhaite qu’une chose: que les votes volontairement annulés soient chiffrés. «Je ne suis pas là pour encourager les gens à annuler leur vote, je ne veux pas encourager le cynisme. J’offre l’option. […] Je veux que la case soit là, que les chiffres commencent à parler», lance le candidat, curieux de constater les résultats.

Actuellement, une voix annulée de plein gré par un électeur se retrouve, dans le décompte formel, parmi tous les bulletins invalidés, dont ceux remplis de façon inadéquate. Or, il importe de dissocier les deux, estime M. Deschamps. «Annuler son vote, c’est une opinion politique pour la majeure partie des gens. Il y en a qui le font par désintéressement politique, pur et simple et il y a ceux qui le font parce qu’ils ne sont pas contents des options qu’ils ont», fait valoir celui qui travaille comme magasinier.

Ainsi, ce dernier croit qu’il est bien plus significatif de voter PN, en «unissant sa voix avec d’autres», que de simplement rester à la maison le 1er octobre. Va-t-il, pour sa part, choisir le Parti nul? Pas nécessairement. «On a tous des opinions à l’intérieur du parti. La plupart des gens qui s’y impliquent le font justement parce qu’ils s’intéressent à la politique, parce qu’ils veulent qui se passe quelque chose», explique-t-il.

Le candidat, qui juge que la population votera encore, dans quelques jours, «pour le moins pire», revendique une réforme électorale, la façon de faire actuelle profitant, selon lui, aux partis en place. D’ailleurs, ce dernier remet tout simplement en question l’existence des formations politiques telles qu’on les connaît.
«Beaucoup de candidats sont pris dans leurs lignes de parti, ça brime beaucoup l’opinion», plaide-t-il, glissant que de simples représentants populaires pourraient constituer une meilleure option.

Déplorant le vote stratégique, qui brime, selon lui, la réelle démocratie, M. Deschamps se positionne également contre les sondages réalisés en cours de campagne. «Ça influe trop sur les gens. La personne qui ne sait pas si son parti va gagner ou pas, elle va se lever et elle va y aller, voter. Les sondages réduisent l’intérêt des gens, j’en suis convaincu», argue le représentant de PN.

En 2014, 281 personnes avaient choisi le Parti Nul (0, 81 %) et 261 en 2012 (0,70 %). M. Deschamps a terminé à l’avant-dernier rang lors des deux précédentes élections.