Au nom de Marilyn

COMMÉMORATION. Un changement de nom pour une entité commerciale n’a rien d’extraordinaire à première vue. Mais revoir son appellation d’entreprise afin de rendre hommage à une merveilleuse collaboratrice de son vivant déconcerte, avouons-le. C’est ce qu’on s’apprête à faire du côté de la Clinique Vétérinaire Principale qui deviendra prochainement la Clinique Vétérinaire Principale Marilyn-Forand.

Dévouée à son travail, Marilyn Forand vaquait à ses occupations de technicienne en santé animale sans trop s’en faire. Or, sa vie prend subitement une tournure déroutante il y a de cela un an lorsqu’on lui annonce qu’elle est atteinte d’un cancer. du pancréas. Une annonce « coup de poing » qui fait littéralement culbuter son quotidien. Bien qu’elle ait mené le combat de sa vie ces derniers mois afin de pouvoir dorloter à nouveau les charmantes petites bêtes, la maladie ne l’entendait pas ainsi. Le pire scénario se confirme. Elle est sur le point de perdre sa lutte contre le cancer. 

Pour ses camarades de travail, le verdict est brutal. Perdre une complice de tous les jours à un si jeune âge. 43 ans. Frappée de plein fouet par la nouvelle, la Dre Valérie Dessureault a voulu rendre hommage à son employée en apposant son nom à la future Clinique Vétérinaire Principale Marilyn-Forand. Un projet d’investissement qui doit voir le jour en 2025 sur la rue Léo-Gendreau, tout près du restaurant Wendy’s de la rue Principale.

«Généralement, les hommages posthumes sont réalisés après, mais nous, on tenait à le faire avant afin qu’elle puisse voir toute l’importance qu’elle avait au sein de notre entreprise», a confié la Dre Dessureault, propriétaire de la clinique vétérinaire. 

À l’emploi de la clinique depuis 2006, Marilyn Forand ne laissait personne indifférent. Son amour contagieux pour les animaux rejaillissait sur ses collègues. «Tous les clients la connaissent par son prénom. Ce n’était pas une technicienne parmi tant d’autres. C’était Marilyn. Pour elle, c’était vraiment important d’offrir un service impeccable à chaque client. Moi, elle m’a bousculé souvent pour que je prenne des rendez-vous alors que je n’avais pas le temps. Elle se battait pour les clients, mais aussi pour l’entreprise», a exprimé la vétérinaire.

Depuis un an, tout a changé à la clinique vétérinaire. L’ambiance de travail n’est plus la même depuis le départ forcé de Marilyn. «Ça paraît déjà qu’elle n’est plus là», a avoué Mme Dessureault. «Son travail, c’était toute sa vie.»

Bien au fait du verdict annoncé récemment à sa collaboratrice, la Dre Dessureault lui fait alors une confidence en lui révélant la nouvelle dénomination de la clinique. «Le jour où elle a reçu la mauvaise nouvelle, je lui ai fait part de mes intentions. Elle a été très émue et très touchée (…). Je pense qu’elle mérite cet honneur et c’est aussi un petit baume pour ses parents. Ils le savent, comment c’est important pour elle…les animaux. Ce geste, je le fais autant pour Marilyn que pour sa famille.»