Budget de la Ville de Granby: des comptes de taxes variables en 2025

MUNICIPAL. Avec l’arrivée du nouveau rôle d’évaluation le 1er janvier prochain, les responsables du département des finances et les élus de Granby ont dû user de la calculette plus qu’à l’accoutumée pour planifier le budget 2025. Un exercice qui se solde toutefois par un plan de match financier de près de 138 M$ et des comptes de taxes qui vont fluctuer d’un quartier à l’autre.

Pour l’une des rares fois, la présentation du budget a été marquée par plusieurs cas de figure pour illustrer l’impact du nouveau rôle d’évaluation sur les finances de la Ville de Granby, et par ricochet, sur le portefeuille des contribuables. Pour une résidence unifamiliale de 287 000 $ (valeur moyenne en 2024), on estime qu’elle vaudra 445 000 $ en 2025 (+55,05 %), selon le nouveau rôle d’évaluation. Afin d’atténuer la hausse de la valeur de cette maison, le taux de taxation sera réduit de 0,8196 $ à 0,5442 $ du 100 $ d’évaluation. Le propriétaire verra tout de même sa facture fiscale (incluant les tarifs) passer de 2840 $ à 2924 $ (+84 $).

Le jeu des comparaisons s’arrête ici. Pour un immeuble ayant subi une hausse de valeur plus importante que 55,05 %, la hausse du compte du taxes pourrait être de plus de 2,95 %. Alors qu’une propriété avec une progression en deçà du 55,05 %, la croissance des taxes pourrait être moindre. Une baisse du compte est même possible.

Deux exemples pour éclaircir ce contexte budgétaire particulier pour l’année 2025: une maison de la rue Palmer-Cox (district 4) évaluée à 572 000 $ en 2024 vaudra 793 000 $. Un bond de 38,64 %. Au total, la facture sera de 4818 $ l’an prochain (5176 $ en 2024). Une baisse de 358 $. Sur la rue Bérard, une résidence chiffrée à 189 000 $ cette année atteindra les 322 000 $ au 1er janvier 2025. Un ressaut de 70,40 % qui se transposera par une note de 2255 $ (+ 218 $).

Par ailleurs, notons que la Ville perd environ 200 000 $ en revenus de taxes (77,9 M$ en 2024 contre 77,7 M$ en 2025) malgré l’entrée d’un nouveau rôle d’évaluation, apprend-on dans les documents remis aux médias.

«Ce n’est pas parce que des gens vont peut-être payer plus de taxes que la Ville va faire plus de revenus. Cette année, on n’est pas là du tout. Et éventuellement, on va devoir revoir notre fiscalité municipale. Ça ne fait pas de sens que notre valeur augmente et qu’on ne soit pas capable de la répartir un peu partout de façon équitable», a confessé la mairesse Julie Bourdon.

Le conseil a néanmoins voté un budget de fonctionnement de 137 745 000 $. Il s’agit d’une majoration de 6,2 % (129,6 M$ l’an dernier).

Habitation et parcs

Au département des travaux et des projets à concrétiser, la Ville en réalisera pour une valeur de 61 M$ d’après le programme triennal d’immobilisations (PTI) en 2025. 

C’est sans grande surprise que le conseil poursuivra ses chantiers d’infrastructures et de mobilité active dans les 12 prochains moins. Une enveloppe de 34 M$ est d’ailleurs prévue pour cette portion du PTI. Les principaux projets: l’amélioration du réseau routier (20,3 M$) et la séparation des réseaux (eau, égout) sur la rue Denison Ouest (3,5 M$).

Pour une deuxième année consécutive, l’accent sera encore mis sur l’habitation. Une somme de 10 M$ figure à l’exercice financier 2025 pour la construction de nouveaux logements abordables. 

Mais ce qui retient particulièrement l’attention à ce PTI, c’est l’engagement de la Ville à investir près de 4 M$ dans ses parcs. De cette somme, un montant de 1 625 000 $ servira à aménager quatre nouveaux espaces verts sur les rues des Écoliers, de l’Hémérocalle, Denison Est et Gérard-Allard. «Une étude sera également réalisée pour la mise en place de terrains de volley-ball (125 000 $). À l’instar des années passées, des modules de jeux pour enfants seront installés, du mobilier urbain sera ajouté dans plusieurs parcs et plusieurs mises à niveau de terrains sportifs seront effectuées», ajoute-t-on du côté de la Ville.

«Au niveau des parcs, c’est un record. Il n’y a jamais eu autant d’investissements dans les parcs. C’est important d’avoir une qualité de vie, de faire vivre nos quartiers et de s’assurer d’avoir des parcs de qualité (…). C’est le temps d’agir et d’aller de l’avant», a mentionné la mairesse. 

Les actions climatiques et la préservation des milieux naturels (1,3 M$), le soutien au développement économique (4 M$) et le soutien au développement social et communautaire (3,9 M$) figurent aussi au PTI 2025.