Célébrer les femmes de partout pour un tissu social plus harmonieux

SOCIÉTÉ. L’Association féministe d’éducation et d’action sociale (Afeas) a célébré avec diversité la Journée internationale des droits des femmes lors de son événement «Femme en action», qui s’est déroulé, samedi dernier, au centre Notre-Dame de Granby. L’événement a mis en lumière des ambassadrices venant de différents horizons, dont la République du Congo, le Centre-Afrique, le Mexique et l’île Maurice.

Des kiosques ont été tenus par ces ambassadrices, offrant aux visiteurs l’occasion de découvrir les coutumes et les motivations qui ont guidé la décision de ces femmes d’immigrer au Québec, ainsi que de partager leur expérience d’intégration et de discuter de leur rôle dans la société québécoise. Une table ronde a également réuni trois femmes immigrées de longue date, originaires d’Argentine, de France et d’Italie. Elles ont partagé leurs réflexions sur leur vécu et les transformations qu’elles ont apportées à leur communauté grâce à leur travail.

«On accueille les gens comme ils sont, et on veut qu’ils fassent partie de la communauté, qu’ils se sentent bien et accueillis. On sait que plusieurs personnes ont vécu des choses horribles, alors c’est important pour nous qu’elles se sentent bien dans leur lieu d’adoption (…). On veut connaitre leur culture, mais également faire connaitre la nôtre. C’est important pour avoir un tissu social harmonieux», a indiqué Agathe Dion Tétreault, présidente du CA de l’Afeas Granby.

Il s’agit de la deuxième édition de cet événement pour l’Afeas, qui continue de déployer ses efforts pour sensibiliser la population aux droits des femmes. «L’Afeas travaille depuis 66 à faire reconnaitre l’égalité entre femmes et hommes. Et nous croyons qu’en travaillant ensemble, on peut avoir une diversité de choses. Les femmes ont de nombreuses connaissances et elles veulent les partager», a souligné Mme Dion.

La lutte continue

Alors que l’année 2024 a débuté de manière violente pour plusieurs femmes de la région, l’Afeas estime qu’il est crucial de poursuivre la lutte féministe. «Nous soulignons les événements tragiques de la -Polytechnique chaque mois de décembre, et ce, depuis des années. Nous sommes solidaires avec toutes ces femmes qui vivent des violences et on prône toujours la cessation de la violence», a fait savoir la présidente de l’Afeas Granby.

Dans cette optique, des propositions ont été formulées à la députée de Shefford, Andréanne Larouche, visant à améliorer les conditions des femmes à travers le pays, en mettant particulièrement l’accent sur la santé féminine. Les militantes de l’Afeas demandent la réalisation de recherches ciblées pour identifier des symptômes spécifiques aux femmes et éviter que des diagnostics importants ne soient négligés.

Une autre préoccupation exprimée concerne l’intelligence artificielle et son impact dans les luttes féministes, notamment en ce qui concerne l’hypertrucage (deepfake) de plus en plus difficile à détecter. «L’intelligence artificielle se développe rapidement et les autorités judiciaires ne connaissent pas vraiment ça. On demande alors qu’il ait des expertises de fait et que ce soit mieux encadré parce qu’on sait qu’il y a plusieurs femmes et hommes qui peuvent être vulnérables face à ce phénomène (…)», a exprimé Mme Dion.

«C’est dangereux, parce qu’on peut prendre le visage d’une femme et le mettre sur un corps qui n’est pas le sien, pour lui faire faire toute sorte de choses», a-t-elle ajouté.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page facebook de l’Afeas Granby, https://www.facebook.com/AFEASGranby.