Dans la grande ligue des cuisines de transformation
COMMUNAUTÉ. Les denrées invendues et les fruits et les légumes déclassés ne nourriront plus le bétail du producteur agricole du coin. Une pratique qui sera lentement abandonnée chez SOS Dépannage-Moisson Granby avec le démarrage de sa cuisine de transformation partagée. Dès janvier 2025, tous les produits rétrogradés seront transformés dans le nouvel espace de production de l’organisme de la rue Matton.
Confiture, gelée, sauce à spaghetti, pâtés, tartes, potage, soupe, légumes congelés et autres produits transformés. SOS Dépannage-Moisson Granby se lance dans la production de masse. Avec sa nouvelle cuisine de transformation outillée (four à convection, four traditionnel avec dix ronds, une grande soupière, tables de travail, accessoires pour emballage sous vide), l’organisme aspire à revaloriser plus de 50 000 kg de nourritures invendues ou qu’il reçoit en très grande quantité. Ainsi, il pourra revendre les produits convertis, financer ses activités de dépannage alimentaire en plus de rapatrier tout le volet «mets préparés» actuellement produit dans la cuisine du Café des Trois Pommiers.
L’autre charme de ce projet: la cuisine dernier cri sera mise gratuitement à la disposition des organismes communautaires de la région. Projets éducatifs, préparation de produits pour des campagnes de financement, groupes de cuisine collective, formation. L’endroit leur sera accessible, selon des plages horaires, sept jours sur sept, 24h sur 24, à l’aide d’une carte à puce. «Si les gens veulent venir de minuit à 6h le matin, ils vont pouvoir être autonomes dans la cuisine de transformation», a illustré le directeur général de SOS Dépannage-Moisson Granby, Patrick Saint-Denis.
Pour l’heure, les Cuisines collectives, L’Accorderie de l’Estrie-Ouest, la Maison des familles de Granby et le Centre d’action bénévole de Granby ont déjà démontré leur intérêt à utiliser la future cuisine.
Même le privé pourrait y avoir accès moyennant des frais d’utilisation, a ajouté M. Saint-Denis lors de la visite du chantier en compagnie du représentant du journal.
«On va avoir tous les équipements possibles pour faciliter la vie des organismes qui vont, par exemple, venir popoter ici. Et ça va être évolutif. Dans notre plan sur trois ans, il y a un montant qui est alloué pour des achats d’équipements», a affirmé le DG de l’organisme.
De l’aide de METRO
Pour s’offrir cette cuisine de transformation de rêve évaluée à environ 400 000 $, SOS Dépannage-Moisson Granby s’est tourné vers le réseau Les cuisines partagées METRO qui lui a attribué une aide de 274 000 $. Cette initiative financée par la chaîne d’alimentation québécoise à hauteur de 2 M$ sur quatre ans doit permettre l’établissement de huit projets de cuisine partagée à travers le Québec, en collaboration avec Banques alimentaires Québec.
«Nous nous sommes assurés de mettre sur pied un projet qui répond concrètement aux besoins du milieu. Nous sommes très fiers de ce projet tangible qui nous permet de créer un héritage dans les communautés où nous sommes présents et permet de faire vivre notre raison d’être, celle de nourrir la santé et le bien-être de nos communautés», a indiqué Marie-Claude Bacon, vice-présidente, affaires publiques et communications, METRO.
«Il nous reste encore un peu de financement à aller chercher. On va aller cogner à quelques entreprises pour nous aider à finaliser le tout. Mais le montant reçu (par METRO) nous permet de partir le projet», a laissé entendre Patrick Saint-Denis, de SOS Dépannage-Moisson Granby.