Des loyers plus coûteux en 2025

LOGEMENT. Comme il le fait chaque année en janvier, le Tribunal administratif du logement (TAL) a publié la semaine dernière ses recommandations pour les taux généraux d’augmentation du prix des loyers. Pour 2025, la hausse suggérée est établie à 5,9 % pour un loyer non chauffé; le pourcentage le plus élevé des 30 dernières années. Les organismes de défense des droits des locataires s’attendent à recevoir de nombreux appels à l’aide de la part de gens qui consacrent déjà une grande partie de leur budget pour se loger.

Comme on le sait, au Québec la majorité des baux résidentiels doivent être renouvelés pour le 1er juillet chaque année. Les propriétaires ont jusqu’au 31 mars pour envoyer les avis d’augmentation des loyers à leurs locataires. «Nous commençons à recevoir des téléphones de locataires qui viennent de se faire annoncer des augmentations importantes et qui ne savent pas ce qu’ils doivent ou peuvent faire à ce sujet», remarque Julie Coderre, qui est conseillère budgétaire à l’ACEF Montérégie-Est.

Trois options

Lorsqu’un locataire reçoit un avis d’augmentation de loyer ou d’autres modifications au bail il a un mois pour donner une des trois réponses suivantes au propriétaire : accepter le renouvellement du bail avec ses modifications, ne pas renouveler le bail et quitter le logement à la fin du bail ou refuser les modifications proposées et renouveler le bail.

Dans le cas de la troisième option, le propriétaire a un mois pour demander au Tribunal administratif du logement (anciennement la Régie du logement) de fixer le prix du loyer, une procédure qui peut être très longue.

«Le mieux est toujours de parvenir à une entente à l’amiable entre un locataire et son propriétaire», affirme Mme Coderre. Pour faciliter une entente sur l’augmentation de loyer, le Tribunal vient de rendre accessible un outil de calcul sur son site web (www.tal.gouv.qc.ca). Cependant, cet outil est complexe à utiliser parce qu’il faut y entrer beaucoup de données détaillées (revenus, dépenses, rénovations, etc.).

Reprises de logements

Au cours des derniers mois, plus de locataires qu’auparavant ont contacté l’ACEF Montérégie-Est pour des cas de reprises de logements de la part de propriétaires. Souvent, un propriétaire voudra procéder à une expulsion pour qu’un membre de sa famille reprenne le logement. Dans d’autres cas, un propriétaire souhaitera vider un logement afin d’y faire des rénovations et le louer plus cher ensuite, les fameuses rénovictions.

Mme Coderre précise par courriel que, pour Brome-Missisquoi et la Haute-Yamaska, 27 personnes ont contacté l’ACEF depuis janvier 2024 pour des enjeux de reprises de logements. Elle s’attend à recevoir d’autres appels à ce sujet au cours des prochaines semaines.

Un rattrapage ?

Des intervenants en défense des droits des locataires prévoient que les nouveaux indices du TAL vont contribuer à poursuivre l’explosion du prix des loyers que l’on constate partout au Québec.

Du côté de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), on reconnaît que les hausses suggérées par le TAL cette année sont élevées, tout en estimant qu’elles sont nécessaires pour combler en partie le retard accumulé au cours des dernières années, alors que les hausses proposées étaient plus modestes, en raison «d’une méthode de calcul inadéquate pour suivre l’évolution des coûts réels», selon la CORPIQ.