Granby Industriel: 2025 sera l’année des défis économiques et des missions à l’étranger

INDUSTRIE. L’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, l’imposition possible de tarifs douaniers de 25 %, l’organisation de missions économiques à l’étranger, un parc industriel qui continue de croître avec de nouvelles constructions et implantations d’usines. L’année 2025 s’annonce chargée pour Granby Industriel, l’organisme qui assure le développement économique et industriel de la région.

Au sujet des tarifs douaniers que le président américain Donald Trump menace d’imposer à une foule de produits fabriqués au Canada, le directeur général de Granby Industriel, Lukas Dufault, dit percevoir de l’inquiétude parmi les entreprises du parc industriel de Granby, dont plusieurs sont des sous-traitants de compagnies américaines. «On ne sait pas encore concrètement ce qui s’en vient. Quelques projets d’investissement pourraient être retardés, selon les secteurs industriels qui seront touchés, par exemple de la part d’entreprises étrangères qui s’installent à Granby pour développer le marché nord-américain», analyse-t-il.

Le taux de change avec le dollar américain aide les entreprises canadiennes actuellement à tirer leur épingle du jeu chez nos voisins du Sud. «Il y a encore un marché, et celui des États-Unis ne deviendra sûrement pas fermé. Ce n’est pas parce qu’on met des tarifs que les produits ne se vendront plus», nuance M. Dufault, qui est entré à la direction de Granby Industriel en mai dernier. Il encourage toutefois les entreprises exportatrices de la région à développer de nouveaux marchés, pour être moins dépendantes des États-Unis. «Nous avons des ententes de libre-échange avec l’Asie et avec l’Europe qui nous permettent d’être compétitifs sur ces marchés», affirme-t-il.

Implantations

Certains dossiers d’implantation sont à l’étude et Granby accueille tout de même de nouveaux manufacturiers de l’étranger, malgré le climat d’incertitude économique actuel. Par exemple, un fabricant français de convoyeurs intelligents, basé à Saint-Étienne et coté à la bourse de Paris, s’établira prochainement dans le Carrefour industriel et numérique de Granby (CING). L’annonce officielle à ce sujet aura lieu dans quelques semaines.

De plus, Chargepoly, compagnie française spécialisée dans les solutions de recharge pour véhicules électriques, s’est installée dans le parc industriel l’automne dernier. De son côté, Deltamu, une autre entreprise française (de l’Auvergne), a démarré ses activités dans les locaux du CING, sur la rue Bernard.

Il y a aussi Evo Métrologie, établie à Perpignan, qui est sur le point d’aménager son laboratoire à Granby. Deltamu travaillera en collaboration avec Evo, en développant des logiciels dans le domaine de la métrologie. «D’autres entreprises européennes, principalement de France et de Belgique, sont en processus d’exploration», ajoute le DG de Granby Industriel.

L’Auvergne-Rhône-Alpes aime Granby

«On a beaucoup d’entreprises qui viennent de la région Auvergne-Rhône-Alpes, parce qu’on en a accueilli plusieurs dans le passé et ça s’est bien déroulé, alors Granby est devenue comme une référence pour les compagnies de cette région qui veulent s’implanter en Amérique du Nord», se réjouit M. Dufault.

Constructions

Par ailleurs, de nouvelles usines d’entreprises québécoises sont en cours de construction dans le parc industriel. On a qu’à penser aux projets de Labelink (15 M$), Ludik Designer Confiseur (8,5 M$) et Tremcar (38 M$).

Sans oublier l’agrandissement de l’ancienne usine de Circuit Foil par l’entreprise sud-coréenne Solutions Énergétiques Volta, un investissement de 750 M$ qui entraînera la création de 260 emplois. L’usine produira des feuilles de cuivre pour les batteries des véhicules électriques.

De plus, un bâtiment industriel de près de 200 000 pieds carrés, destiné à la location, sera bientôt construit juste derrière le Centre d’innovation et de technologies industrielles de Granby (CITIG), où se trouvent les bureaux de Granby Industriel. «Le parc industriel est encore très dynamique», remarque Lukas Dufault, qui a lui-même dirigé une entreprise granbyenne durant plusieurs années. D’ailleurs, sa compagnie de produits technologiques pour le secteur médical réalisait presque toutes ses ventes en Asie et en Europe.

Salons industriels

Aeromart est une convention d’affaires internationale d’envergure (800 exposants) de l’industrie aérospatiale, organisée tous les deux ans à Montréal. Des représentants de Granby Industriel y seront présents, à la fin mars, pour développer des contacts d’affaires. Par la même occasion, ils accueilleront à Granby une délégation d’industriels français venus participer à Aeromart.

Juste après, Granby Industriel se rendra à la Foire de Hanovre (en allemand, Hannover Messe) le plus grand salon de la technologie industrielle au monde. Le Canada est le pays à l’honneur cette année; 200 entreprises canadiennes y participeront. Granby Industriel accompagnera la mission canadienne. «Nous ferons du repérage et de la prospection d’entreprises qui envisageraient de s’établir en Amérique du Nord», explique M. Dufault, qui ajoute que son organisation assistera à la Foire de Hanovre pour la première fois.

Enfin, cet automne Granby Industriel partira avec une délégation d’entreprises de Granby (environ six) qui se rendra à Pollutec pour faire du maillage avec des entreprises présentes à ce salon international dédié aux technologies environnementales, qui a lieu chaque année à Lyon, dans la région Rhône-Alpes.

Par ailleurs, pour continuer d’accompagner efficacement les entreprises de Granby dans leur développement, Granby Industriel vient d’embaucher un conseiller en innovation, et est en voie d’ajouter un conseiller en développement durable à son équipe.