Granby: l’habitation est l’affaire de tous

MUNICIPAL. Le développement d’une ville n’est plus seulement l’affaire de fonctionnaires, d’élus et de promoteurs immobiliers. Pour se sortir de cette crise du logement, tous les acteurs de la communauté vont devoir collaborer ensemble pour bâtir des projets avant-gardistes et différents de ce qui se faisait auparavant. C’est ce qui est ressorti du tout premier forum sur l’habitation organisé par la Ville de Granby, vendredi dernier.

Une crise du logement, un taux d’inoccupation de 0,05 %, un maigre 1 % du périmètre urbain toujours disponible pour de futurs projets immobiliers, la densification du centre-ville et des zones à développer épuisées d’ici une dizaine d’années. Ce ne sont pas les enjeux qui manquent en matière d’habitation à Granby. Qu’à cela ne tienne, une centaine d’intervenants municipaux, communautaires et du milieu immobilier et de la construction se sont donné rendez-vous pour discuter de la stratégie à adopter sur la façon de développer le territoire. Une rencontre qui en a valu le coup, selon la mairesse Julie Bourdon.

«Ce que je retiens, c’est le désir de collaborer de tout le monde. S’il n’y avait pas ce désir, on n’aurait pas eu de promoteurs dans la salle ni des investisseurs. Il y a une volonté d’investir à Granby, de bien le faire et d’adhérer à la vision de la Ville. Personne n’est pas d’ici fâché (…)», a déclaré l’élue au terme du forum.

«Les gens, qui étaient présents aujourd’hui (22 novembre), reconnaissent aussi qu’on est allé chercher une belle expertise. Ça vient un peu valider le travail qui a été fait par l’administration et les élus au cours des derniers mois et ça permet de positionner Granby à l’avant-plan au niveau de l’habitation et du développement urbanistique. C’est extrêmement positif», a mentionné, pour sa part, le conseiller responsable de l’aménagement, de la protection du territoire et de l’habitation, Paul Goulet.

Des pistes de solution

En début de matinée, le président et chef de la direction de la Société de développement Angus, Christian Yaccarini, est venu présenter sa vision de l’habitation de demain à partir de son expérience vécue dans l’est de Montréal. Selon ce dernier, les nouveaux quartiers développés de nos jours doivent offrir des milieux de vie stimulants et invitants à ceux et celles qui décident de s’y établir. Des endroits où il fait bon vivre où tout est accessible à quelques minutes de marche.

Mais le nerf de la guerre pour ce type de quartier abordable demeure la quête du financement. Alors que les gouvernements font face à des enjeux budgétaires, M. Yaccarini suggère aux promoteurs (OSBL, privé et autres) de se tourner vers les fonds de retraite pour financer leurs projets de logements abordables.

Pour le réputé architecte Pierre Thibault, les friches industrielles parfois abandonnées dans les milieux urbains doivent être revalorisées par les acteurs municipaux et les promoteurs immobiliers. Selon le professionnel qui a notamment travaillé au concept des lab-écoles au Québec, ces parcelles de terrain sont propices à l’établissement d’habitations.

La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, le directeur habitation de Vivre en Ville, Adam Mongrain, et l’avocat spécialiste en droit municipal et en droit public chez Bélanger Sauvé, Me Marc-André LeChasseur, se sont venus également partager leur vision sur l’habitation au Québec.

Guider les promoteurs

Profitant du forum, la Ville a lancé son guide du promoteur destiné aux entreprises immobilières et aux constructeurs qui regorge une pléiade d’informations (politiques d’habitation et de l’arbre, plans de densification et de protection des milieux humides, PPU centre-ville, les critères d’acceptabilité de la Ville, l’ABC d’un cheminement de projet). Ce nouvel outil devrait grandement éclairer les promoteurs et faciliter le travail des fonctionnaires municipaux, a fait savoir le conseiller Paul Goulet.