Grève: une vigie pour les écoliers et les enseignants
RELATIONS DE TRAVAIL. Les coups d’éclat du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska (SEHY) se poursuivent. En début de matinée, une vigie a été tenue devant les bureaux du Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs à l’initiative de l’organisation syndicale.
Toutous, gerbes de fleurs, pancartes aux messages évocateurs adressés au gouvernement Legault. Les syndiqués arborant la tuque rouge de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) ont répondu présents au geste symbolique posé par le SEHY qui souhaitait rendre hommage aux professeurs qui renoncent à leur fonction et aux élèves abandonnés par le système d’éducation québécois.
«Les profs continuent à me dire qu’ils ne veulent pas laisser tomber et qu’ils ne souhaitent pas retourner dans des conditions équivalentes ou pires à ce qu’on avait. Oui, la colère commence à s’installer», a déclaré la présidente du SEHY, Sophie Veilleux. «On aide le système depuis tellement longtemps, on le tient à bout de bras, on donne de notre temps et de nos finances pour équiper et meubler nos classes et nos élèves puis le gouvernement nous demande de couper et de travailler plus.»
Déjà des départs
Des offres de tutorat, un nouvel emploi, une réorientation de carrière. Sans fonds de grève, des membres du SEHY ont exploré leurs options afin de pouvoir leurs factures à la fin du mois dans l’attente du dénouement du conflit. Une réalité confirmée par Sophie Veilleux.
«Je sais qu’il y a des enseignants qui ont un autre emploi. D’autres me disent avoir accepté un emploi dans un autre domaine et se sentir mieux à cet endroit au point de ne pas vouloir revenir (en enseignement). Le gouvernement devrait y réfléchir, car ça laisse le temps aux gens de faire leur CV et de passer des entrevues. Les enseignants sont polyvalents. On est capable en maudit d’en faire des choses.»
Pour l’heure, peu de détails émanent de la table de négociations entre la FAE et le gouvernement. «Je n’ai pas encore eu d’échos précis du comité de négos. Je sais qu’ils négocient aujourd’hui. Je m’attends à avoir une instance avec des informations, soit ce soir ou en fin de semaine», a fait savoir Mme Veilleux.