Karine Lussier: au cœur de l’action communautaire d’ici

PERSONNALITÉ. Sur le plan professionnel, l’année 2024 de Karine Lussier lui aura fait vivre des montagnes russes d’émotions. Retour sur les 12 derniers mois de notre Personnalité féminine de l’année qui a le communautaire tatoué sur le cœur.

Au cours de l’année, à titre de directrice générale du Groupe actions solutions pauvreté (GASP), Karine Lussier est intervenue à une bonne dizaine de reprises sur des questions touchant l’itinérance dans la région. Le GASP est une coalition d’organismes et de partenaires active dans la région de Granby sur trois enjeux interreliés: l’itinérance, le logement et la sécurité alimentaire.

L’été dernier, alors qu’elle dirigeait le GASP depuis trois ans, la travailleuse communautaire a lancé son cri du cœur. En raison du manque de financement de l’organisme, son poste allait devenir à temps partiel et risquait même d’être aboli. « La seule table de concertation à Granby pourrait fermer par manque de financement durant la plus grosse crise d’itinérance jamais connue », avait-elle dénoncé à la mi-juillet.

Une démission

Des démarches pour obtenir du financement additionnel ont été effectuées, en vain. Mme Lussier a remis sa démission à la fin septembre. « J’ai annoncé […] que je quittais le navire parce que je ne parvenais pas à réaliser la mission de l’organisme avec si peu de moyens », s’était-elle désolée à ce moment.

Son départ aura fait bouger les choses, puisqu’au début novembre, on apprenait que le GASP obtenait un coup de pouce financier de Québec et qu’une nouvelle directrice générale entrait en poste progressivement, puis serait DG à temps plein au printemps 2025.

Un nouveau défi

Quant à Karine Lussier, sa pause professionnelle aura été de courte durée. Un mois après avoir quitté le GASP, elle devenait directrice générale de Sclérose en plaques Haute-Yamaska-Richelieu (SEPHYR). « Après mon départ, j’ai été sollicitée par plusieurs organismes pour me joindre à eux. Je voulais rester dans le secteur communautaire, et cette occasion s’est présentée pour la direction de SEPHYR. J’ai pu faire une belle transition avec la DG précédente. Il y a un potentiel extraordinaire à développer ici! J’aurai le beau défi de faire connaître l’organisme à sa juste valeur », affirme Mme Lussier avec enthousiasme.

Des bons coups

Lorsqu’elle fait un retour en arrière, Karine Lussier se remémore quelques bons coups de l’action communautaire récente du Groupe actions solutions pauvreté (GASP), particulièrement dans le dossier de l’itinérance. À la fin novembre 2023, il y a eu le grand Forum sur l’itinérance, organisé par la Ville de Granby, auquel Mme Lussier a participé activement en faisant une présentation et en prenant part à un panel de discussion sur cet enjeu.

Par ailleurs, « le GASP a joué un rôle important dans la mise en place des haltes-chaleur à l’intention des itinérants et, plus récemment, de la halte-répit; deux projets issus du comité Itinérance du GASP », déclare-t-elle.

De plus, le 18 octobre, Karine Lussier a animé la Nuit des sans-abri de Granby, alors qu’elle n’était plus en poste au GASP depuis trois semaines. Voilà qui illustre éloquemment son engagement indéfectible envers la cause de l’itinérance. « C’est un important événement de sensibilisation à l’itinérance, qui a eu beaucoup de succès cette année. Nous avons triplé l’achalandage par rapport à 2023! », souligne-t-elle.

Qu’est-ce qui a amené Mme Lussier à choisir de travailler dans le secteur communautaire? « Ma mission et mon but dans la vie ont toujours été d’aider les gens à trouver le bonheur et de faire ma part afin de rendre ce monde meilleur. Alors il allait de soi que je finisse par travailler dans le communautaire », répond celle qui a connu la pauvreté dans sa jeunesse.

Crainte et espoir

Et l’avenir? Karine Lussier avoue ressentir une certaine crainte devant l’inaction des dirigeants face aux crises que notre société est en train de vivre. « Mais en même temps, lorsque je vois tous les gens de cœur qui se battent avec autant de ferveur et de conviction pour rendre ce monde meilleur, ça me rassure », nuance-t-elle.