La Guignolée du 3 décembre: une opération encore plus capitale pour SOS Dépannage-Moisson Granby
SOCIÉTÉ. Entre le 1er octobre 2022 et le 30 septembre dernier, un peu plus de 10 000 personnes ont pu manger à leur faim grâce à l’aide alimentaire. Seulement pour le mois de novembre, 55 nouvelles familles ont bénéficié d’un panier d’épicerie. Dans la dernière année, une soixantaine d’organismes ont nourri leur communauté avec le soutien de la banque alimentaire de SOS Dépannage-Moisson Granby. Plus que jamais, la guignolée de ce dimanche 3 décembre est vitale pour le maintien des activités de dépannage alimentaire de l’organisme.
Inflation, augmentation des taux d’intérêt et de l’endettement des particuliers, hausse du coût de la vie, montée de la pauvreté et de l’itinérance. Malgré un contexte de plein emploi, le nombre de bouches à nourrir n’a pas diminué pour autant chez SOS Dépannage-Moisson Granby qui fait face à des défis importants ces derniers mois.
«C’est une opération très importante qui s’en vient pour nous. C’est le seul événement qui nous permet d’aller chercher les denrées non périssables qu’on a besoin pour traverser notre année», a réitéré Éric Vachon, directeur du service d’aide alimentaire et de soutien technique de SOS Dépannage-Moisson Granby.
L’an dernier, l’imposante course aux victuailles à travers les quartiers de Granby et des environs avait permis d’amasser 73,5 tonnes de denrées et 425 000 $. Pour la prochaine cueillette, les organisateurs souhaitent atteindre le plateau des 80 tonnes de denrées et recueillir 450 000 $.
«On ne sait pas ce que va nous donner la guignolée de cette année avec la conjoncture économique, mais on espère que les gens vont être au rendez-vous. On est chanceux à -Granby, la population nous a toujours très bien soutenus», a mentionné M. Vachon.
Un panier pour 10 jours
Face à la flambée des demandes de dépannage alimentaire, l’organisme d’aide de la rue Matton a dû également revoir son modus operandi à l’interne pour assurer le maintien du service. En plus d’avoir été appelé à prioriser ses achats de denrées, SOS Dépannage-Moisson a aussi été contraint de resserrer ses critères d’aide.
«Depuis plusieurs semaines, nos dépannages sont réduits au strict minimum justement parce qu’on a manqué de produits (…). Et cette année, on a été obligé de faire des choix dans nos achats à cause de l’explosion des coûts», a expliqué le représentant de SOS Dépannage. Pour illustrer la situation, Éric Vachon fait, entre autres, allusion au fromage qui, pour un certain temps, a été retiré des paniers d’aide en raison de son coût élevé.
Autre conséquence de la hausse de la clientèle chez SOS Dépannage: le délai pour le renouvellement d’un dépannage alimentaire passe de sept à dix jours. «On a serré la vis pour aider davantage les gens dans le besoin », a indiqué Patrick Saint-Denis, DG de SOS Dépannage-Moisson Granby. La remise régulière de paniers à un même individu n’est d’ailleurs plus une pratique, a confié le gestionnaire. Les récidivistes, à moins d’une condition particulière, sont aujourd’hui invités à aller consulter des ressources notamment pour les aider à établir un budget. «On ne veut pas à avoir des gens qui attendent d’être nourris. Ce n’est pas ça le dépannage alimentaire (…). »
Outre la récolte des denrées et les dons en ligne et la poste, SOS Dépannage-Moisson Granby innove cette année avec le lancement de Défi don le patron. Pour cette première, la population est invitée à inciter leur patron à donner à son tour à la cause (arrondir le montant, donner la moitié de la somme ou doubler le montant versé.)