Le CIUSSS de l’Estrie – CHUS soutient les 40 000 usagers anglophones

SANTÉ. Depuis mai dernier, près de 1 500 membres du personnel du CIUSSS de l’Estrie – CHUS portent fièrement un tournesol à leur carte d’identité. Ce petit geste d’apparence anodine révèle aux usagers que ces employés sont en mesure de leur répondre en anglais.

Grâce à cette initiative, les anglophones des Cantons-de-l’Est seront plus à l’aise de s’adresser au personnel en anglais et de demander à être servis dans cette langue, estiment les administrateurs du réseau régional de la santé. Les membres du personnel qui ne s’expriment pas en anglais pourront par ailleurs se référer à leurs collègues qui portent le tournesol afin de les aider à mieux répondre aux personnes de langue anglaise.

Le port du tournesol se fait sur une base volontaire par toute personne qui se sent apte à avoir un bref échange en anglais.

« Il n’est pas nécessaire d’être parfaitement bilingue pour porter le tournesol. L’idée est d’inviter ceux et celles qui le souhaitent à le faire, et que la clientèle puisse les repérer facilement pour s’y référer », indique Caroline van Rossum, conseillère-cadre aux services à la population en langue anglaise au CIUSSS de l’Estrie – CHUS.

Droit des usagers

Ce projet, soutenu financièrement par la Fondation de l’hôpital Brome-Missisquoi-Perkins et d’autres partenaires, affirme l’engagement du réseau régional de la santé de respecter le droit des usagers d’être servis en anglais.

« La population de Brome-Missisquoi compte un grand bassin d’anglophones. C’est pourquoi notre organisation et ses donateurs soutiennent la promotion du droit à l’accès aux services en langue anglaise par l’entremise du projet Tournesol. Notre apport à celui-ci est la continuité de nos efforts pour assurer que l’information soit accessible en anglais », indique Francis Laramée, directeur général de la Fondation de l’hôpital BMP.

La mairesse de Saint-Armand, Caroline Rosetti, applaudit cette initiative.

« C’est un beau geste de respect et une belle reconnaissance de l’apport de la communauté anglophone au développement de la région », indique-t-elle.

Cette dernière ajoute du même souffle que le conseil municipal de Saint-Armand a manifesté à maintes reprises, depuis 2022, son désaccord à l’endroit de plusieurs articles de la loi 96 qui consolide le statut du français comme langue commune et officielle du Québec.

« Nous prônons plutôt le bilinguisme et une cohabitation harmonieuse des deux langues pionnières du Québec tel qu’on le connaît aujourd’hui », précise Mme Rosetti.

Selon le dernier recensement, en 2021, on dénombre près de 41 000 personnes d’expression anglaise sur le territoire desservi par le CIUSSS de l’Estrie CHUS, dont 18 % dans le réseau local de services (RLS) de la Pommeraie et 14,5 % dans celui de Memphrémagog.