Le nouveau chez-soi d’Entr’elles
COMMUNAUTÉ. Prendre un second souffle à une nouvelle adresse. Quand le manque d’espace restreint les activités et l’essor d’un organisme communautaire, l’heure est alors au constat. Le statu quo ou le déménagement? Pour Entr’elles, la deuxième option fut la bonne. Depuis quelques semaines, le personnel du centre pour femmes s’acclimate tranquillement à son nouvelle aire de travail. Un déménagement bénéfique qui laisse entrevoir de belles réalisations à venir à l’intérieur des murs du 80, rue Ottawa, à Granby.
Plus personne ne se pile sur les pieds dans la grande demeure acquise des Soeurs de la Présentation de Marie. Depuis le début du mois de novembre, toute l’équipe d’Entr’elles profite des vastes lieux après avoir été basée sur la rue Saint-Antoine Nord durant trois ans. Mais quand les besoins organisationnels augmentent au fil du temps, le principe de croître par l’intérieur atteint rapidement ses limites.
«Notre désir, c’est de développer des services et sur Saint-Antoine, j’étais limitée », avoue la coordonnatrice d’Entr’elles, Sophia Cotton. « Ici (sur la rue Ottawa), nous avons une cuisine qui nous permet de faire des dîners collectifs», illustre la gestionnaire.
Avec plus d’espaces, l’organisme répond aujourd’hui plus efficacement aux besoins de première ligne lorsque des femmes cognent à sa porte, ne serait-ce que pour prendre un café. «Les femmes vont pouvoir venir ici pour prendre une douche, laver leurs vêtements (…). Ici, on a une équipe d’intervenantes et une infirmière qui sont là. Nous, notre objectif, c’est de favoriser l’inclusion. On veut vraiment devenir un filet de sécurité pour ces femmes», soutient Mme Cotton.
Pour le centre Entr’elles, l’acquisition de cette grande maison n’est pas un caprice. Bien au contraire. Plus que jamais, l’organisme est appelé à porter écoute et assistance à des femmes vulnérables vivant à Granby et les environs: 47 % de celles-ci sont des itinérantes, 23 % de la clientèle se pointe à centre pour des soins de base, 16 % des femmes sont sans revenu, d’autres sont sur l’assistance sociale dans une proportion de 56 %. À cette lignée de chiffres s’ajoutent des problèmes de santé mentale (53 %) ou psychosociaux (42 %).
Sur un coup de tête
Plutôt préoccupée par l’idée de bien soutenir ces femmes fragilisées par la vie, Sophia Cotton n’avait pas nécessairement en tête de se lancer dans une quête immobilière en 2024. Or, le destin en a décidé autrement.
«Je croise une fille que je connais dans le stationnement, près du bureau sur la rue Saint-Antoine. Elle me raconte qu’une belle maison sur la rue Ottawa vient d’être mise en vente. De retour à mon poste, je trouve la fiche de la maison, j’appelle pour une visite (…). Le coup de coeur juste à la voir de l’extérieur. Et le 6 juin (2024), on fait une offre d’achat », raconte Mme Cotton.
L’inspection des lieux, deux mois de travaux de rénovation et d’aménagement pour rendre l’endroit au goût du jour tout en préservant l’histoire de l’-ex-résidence des Soeurs de la Présentation de Marie et un déménagement réalisé le 1er novembre dernier pour boucler la boucle de ce projet chez Entr’elles.
«Pour moi, c’était super important de garder le cachet de la maison et je l’avais dit aux religieuses. La maison est originale. On a seulement repeint, arraché des tapis et sablé les planchers», explique la coordonnatrice d’Entr’elles.
Concernant l’immeuble de la rue Saint-Antoine Nord, propriété d’Entr’elles, celui-ci serait sur le point d’être vendu.
L’année 2024 se terminera donc sur une bonne note pour Sophia Cotton et l’équipe d’Entr’elles avec une activité portes ouvertes à sa nouvelle adresse le 19 décembre prochain. Une belle façon de souligner les 40 ans d’existence de l’organisme.