Le Saint-Patrick de Pellan rentre à la maison
OEUVRE. Menacée d’être démolie, sauvée de justesse puis restaurée grâce à l’implication du ministère de la Culture et de la Ville de Granby, la mosaïque de Saint-Patrick de l’artiste québécois Alfred Pellan occupe aujourd’hui un pan de mur de la Société d’histoire de la Haute-Yamaska (SHHY). L’imposant tableau est officiellement de retour à la maison.
Entreposé durant trois ans puis traité aux petits oignons par le Centre de conservation du Québec, le Saint-Patrick de Pellan reprend ses lettres de noblesse. L’oeuvre d’une dizaine de pieds de hauteur est aujourd’hui en vitrine dans les locaux de la SHHY. Un endroit qui lui convient parfaitement bien.
«Elle revient ici et les gens vont pouvoir l’admirer (…). C’est important pour le conseil municipal, surtout dans le cadre de la Politique culture et patrimoine, de le mettre en valeur notre patrimoine. C’est un beau geste qui vient répondre à la politique», a exprimé la mairesse de Granby, Julie Bourdon.
«Cette œuvre représente un héritage précieux pour la ville de Granby et pour les prochaines générations. Sa restauration et son installation dans des locaux où elle est accessible à toutes et à tous témoignent bien de l’importance que la Ville accorde à son patrimoine culturel», a pour sa part évoqué la conseillère municipale responsable de la culture et du patrimoine, Denyse Tremblay.
Rappelons que la mosaïque a été installée une première fois à la fin des années 50 à l’école Saint-Patrick; une institution érigée pour la communauté irlandaise. Au fil des décennies, l’édifice change de vocation en accueillant, entre autres, la Commission scolaire régionale Meilleur, l’école primaire Sainte-Famille (jusqu’en 1982), les Loisirs de Granby et la MRC de La Haute-Yamaska, de 1999 à 2021.
La préservation et la restauration du Saint-Patrick auront coûté aux environs de 200 000 $ (incluant la subvention de Québec), a-t-on glissé à l’oreille des représentants de la presse locale.
Longue saga
Bien en vue autrefois sur le mur extérieur de l’ex-bâtiment de la MRC de La Haute-Yamaska (142, rue Dufferin), le tableau imagé par Alfred Pellan et conçu par l’artiste Claude Théberge en 1958 avait failli être démantelé au tout début de 2021 sous l’administration Bonin. Propriétaire de l’immeuble où loge la MRC, la Ville avait voulu se départir de l’œuvre dans le cadre du projet construction d’un nouvel édifice à vocation municipale. Une décision qui avait largement soulevé les passions, entre autres. chez les membres du comité Ma Ville, Mon Patrimoine qui avaient imploré la Ville à faire marche arrière.
« Notre démarche, c’est d’aller un peu plus loin que le conseil municipal. Eux, ils (élus) ont surtout regardé le côté monétaire de l’œuvre sans trop se questionner sur son importance pour les gens de Granby. On veut que le conseil municipal comprenne que ça nous appartient. Ça fait partie de notre histoire cette murale-là », avait affirmé Daniel Beauregard, membre du comité Ma ville, Mon patrimoine, en entrevue au GranbyExpress en février 2021.
Un mois plus tard, la ministre de la Culture et des Communications de l’époque, Nathalie Roy, réagissait à son tour avec l’émission d’une subvention de 50 000 $ afin de préserver l’oeuvre à tout jamais. Et on connaît la suite.