Pédiatrie sociale: la dramathérapie comme outil d’expression
SOCIÉTÉ. Pour que les enfants vulnérables de la région puissent grandir en santé et développer leur plein potentiel, le Centre de pédiatrie sociale communautaire de la Haute-Yamaska (CPSCHY) leur vient en aide en les accompagnant avec une approche de médecine sociale intégrée. Parmi les outils utilisés: la dramathérapie.
La dramathérapie est une forme de thérapie qui utilise des techniques théâtrales pour amener les enfants à raconter leur histoire et leurs expériences. Elle fait partie du volet Corps et esprit de la pédiatrie sociale. « Les thérapies par les arts sont des façons de faire vraiment adaptées aux enfants, parce qu’ils ont une inclinaison naturelle à jouer, et parfois, ils n’ont pas les mots pour exprimer ce qu’ils vivent. Les outils du théâtre les aident alors à mieux se connaître et à formuler ce qu’ils ressentent », explique Zoé Schneider, qui agit comme dramathérapeute au CPSCHY.
Elle ajoute que « certains des enfants que nous rencontrons vivent tellement de stress toxique, qu’il n’y a parfois plus de place pour le jeu dans leur quotidien ». La dramathérapie contribue à combler ce manque.
Membre professionnelle de l’Association canadienne de counseling et de psychothérapie, Mme Schneider détient une maîtrise en thérapie par les arts. Lors de ses interventions, la dramathérapeute a souvent recours aux marionnettes pour amener les enfants à s’extérioriser et à dialoguer. Elle leur fait aussi jouer des rôles et des personnages, ou encore improviser en rejouant des scènes qu’ils ont vécues ou qu’ils aimeraient vivre.
« C’est toujours l’histoire de l’enfant qui est le matériau de base des interventions », précise Zoé Schneider. Ses séances de dramathérapie sont adaptées au profil de chaque enfant, en tenant compte, entre autres, de leur âge. « Pour établir la relation avec les enfants sous le spectre de l’autisme, j’utilise également des outils sensoriels, comme des jeux dans le sable. Cela leur permet de se focaliser et de s’apaiser », ajoute celle qui accorde une grande importance à l’espace thérapeutique.
Une unité mobile
À ce sujet, Zoé Schneider développe un projet d’unité mobile de dramathérapie, afin d’être en mesure d’offrir des sessions à des enfants plus isolés, en milieu rural par exemple. Un prototype, pensé en fonction des enfants, a été conçu en ce sens. Le Centre de pédiatrie sociale est maintenant à la recherche de partenaires, financiers ou de services, pour rendre le prototype utilisable et sécuritaire, et pour défrayer ses coûts de fonctionnement.
En ce qui concerne le Centre de pédiatrie sociale communautaire de la Haute-Yamaska dans son ensemble, son directeur général, Jean-Pierre Tremblay, en résume ainsi la mission thérapeutique: « Nos interventions visent à créer un filet de sécurité, un cercle protecteur autour de l’enfant et de sa famille ». La pédiatrie sociale se décline en trois axes principaux: le côté médical, le volet psychosocial et l’aspect juridique.
Fondé en 2018, l’organisme est maintenant une équipe multidisciplinaire de dix spécialistes parmi lesquels on retrouve, entre autres, des médecins, des travailleurs sociaux et des techniciens en éducation spécialisée.
Au cours de la dernière année, le Centre de pédiatrie sociale communautaire de la Haute-Yamaska a accompagné plus de 180 enfants. Le CPSCHY a un point de service à Granby et un autre à Waterloo. Il travaille en partenariat avec d’autres organismes de la région, comme la Maison des familles de Granby et région, et l’Espace familles Waterloo et région, notamment.
Il y a maintenant 45 Centres de pédiatrie sociale au Québec. Ils fonctionnent sur le modèle de pédiatrie sociale en communauté développé par le Dr Gilles Julien.