Plan d’action en matière d’itinérance : la halte-répit 24/7 se fait attendre
ITINÉRANCE. Pendant que le milieu communautaire est prêt à lancer la halte-répit 24/7 pour les personnes en situation d’itinérance, les autres acteurs, eux, suivent un long processus pour donner le financement nécessaire.
Pourtant, lors de la présentation du plan d’action en matière d’itinérance de la Ville de Granby, le 25 avril dernier, la mairesse Julie Bourdon mentionnait qu’elle espérait avoir de bonnes nouvelles dans les semaines suivantes concernant la halte-répit. Le projet n’a toujours pas vu le jour, plus de trois mois plus tard.
«Le milieu communautaire est prêt à ce que la halte-répit soit mise en place. On attend l’appui du CIUSSS», précise le président du conseil d’administration de la Corporation de développement communautaire (CDC) de la Haute-Yamaska, Jean-François Arsenault.
Le CIUSSS de l’Estrie CHUS a décliné la demande d’entrevue du GranbyExpress. «Le processus d’attribution du financement pour les projets en matière d’itinérance est en cours», a appris le GranbyExpress par courriel.
Acteurs impliqués
La Ville de Granby agit comme partenaire ou facilitatrice dans le projet de halte-répit 24/7. Ce n’est donc pas elle qui pilote le projet, mais plutôt les organismes communautaires. Dans son plan d’action en matière d’itinérance, il est précisé qu’elle souhaite accompagner la mise en place, en collaboration avec les différents partenaires, de ce service, qui offrirait un endroit où aller aux personnes dans le besoin.
Le milieu communautaire est prêt à ce que la halte-répit soit mise en place. On attend l’appui du CIUSSS.
Jean-François Arsenault
Les différents partenaires sont le Groupe actions solutions pauvreté (GASP), les organismes communautaires et le CIUSSS de l’Estrie CHUS. «La halte-répit, ça avance. Dans le milieu communautaire, on a travaillé sur cette idée depuis au moins un an», affirme la directrice du GASP, Karine Lussier. Elle souligne que le manque de financement retarde le projet, alors que la communauté en a besoin maintenant.
Le député de Granby et ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, n’était pas disponible pour une entrevue. «Nous avons eu de bonnes discussions avec le cabinet du ministre Carmant sur ce projet. C’est un dossier important pour M. Bonnardel, et en effet le processus suit son cours», a déclaré son bureau de circonscription. Lionel Carmant est le ministre responsable des Services sociaux.
De 50 à 100 itinérants
Selon Karine Lussier, de 50 à 100 personnes sont en situation d’itinérance actuellement, à Granby. L’été est la période où il y en a le plus. Une vingtaine d’entre elles vivent dans la rue de manière permanente.
Ces personnes sont âgées 12 à 85 ans, estime Mme Lussier. «Avant, on disait que ça touchait des hommes de de 25 à 50 ans, mais maintenant, ça touche toutes les générations», déclare-t-elle. Elle souhaite que tous les acteurs concernés travaillent main dans la main pour trouver des solutions à la problématique le plus rapidement possible.
«Le communautaire mange tout. C’est nous sur le terrain qui voyons les surdoses et la détresse humaine à son comble», ajoute la directrice du GASP. Elle précise que les démarche suivent leur cours pour l’arrivée d’une halte-répit 24/7 à Granby.
Avant, on disait que ça touchait des hommes de 25 à 50 ans, mais maintenant, ça touche toutes les générations.
Karine Lussier
Actions prioritaires
Dans son plan action en matière d’itinérance, dévoilé le 25 avril dernier, la Ville a ciblé six actions prioritaires à réaliser «au cours des prochains mois».
Ces actions sont les suivantes : accompagner les services dans le développement d’un service élargi de dépannage alimentaire, accélérer la mise en place d’un continuum de services en lien avec la promotion, la prévention et la réadaptation en toxicomanie, développer des actions de communication permettant de sensibiliser la population globale, accompagner les organismes dans la mise en place, en collaboration avec les différents partenaires, d’un service de halte-répit 24/7, mettre en place des initiatives permettant de répondre aux besoins de base des personnes vivant dans la rue, et développer et mettre en place un modèle d’accès coordonné «municipal».
«La cohabitation sociale reste très compliquée. Honnêtement, le phénomène Pas dans ma cour est toujours là, partout au Québec. Ça ne nous dérange pas, mais on ne veut pas les voir», conclut Karine Lussier.
Abraham Santerre.