Projet Halo sur le lac: l’enjeu de la circulation soulevé par des citoyens
MUNICIPAL. Accueilli avec tiédeur par le voisinage, le projet immobilier Halo sur le lac ébauché sur le site du Royaume des quilles sur la rue Denison Est s’est retrouvé à l’ordre du jour d’une consultation publique organisée par la Ville de Granby. Si la deuxième mouture du complexe résidentiel semble accommoder davantage les résidents du coin, l’augmentation routière engendrée par cette nouvelle construction en inquiète plusieurs.
Mercredi soir, une trentaine de citoyens ont participé à la rencontre orchestrée par la Ville dans le cadre du processus des projets particuliers de construction, de modification ou d’occupation d’un immeuble (PPCMOI). Un rendez-vous très attendu par les résidents du quartier qui ont pu poser leurs questions aux représentants municipaux.
Au-delà des enjeux urbanistiques et de la signature architecturale du projet présenté, c’est plutôt le contexte routier existant sur la rue Denison qui a retenu l’attention lors de la consultation. Malgré la requête de la Ville d’exiger la réalisation d’une étude de circulation aux frais des promoteurs, l’arrivée de deux immeubles résidentiels sur une voie publique déjà surchargée laisse plusieurs résidents soucieux.
«Une étude de circulation qui vient après l’acceptation d’un PPCMOI. Je me questionne à savoir s’il serait possible de tenir une étude de circulation avant d’accepter un PPCMOI pour s’assurer de connaître les réels impacts», a demandé Valérie Cormier, une résidente de la rue Vittie.
De son côté, Richard Saint-Pierre doute des conclusions de l’analyse de la circulation. «Pourquoi laissez-vous cette étude entre les mains du promoteur? Pourquoi ce n’est pas vous (la Ville) qui faites l’étude? Une fois l’étude présentée, vous ne pourrez pas stopper le projet. Vous allez être obligés de l’accepter pareil. Autrement dit, l’étude, c’est juste pour bien paraître», a déclaré le résident de la rue Vittie. Dans le même ordre d’idée, François Boisvert, qui réside dans le quartier depuis une trentaine d’années, a exprimé, à son tour, le souhait de voir l’étude être réalisée avant le début des travaux de construction.
Selon le conseiller Paul Goulet, responsable de l’aménagement, de la protection du territoire et de l’habitation, l’étude réclamée par la Ville permettra d’obtenir des balises sur le flot de circulation de la rue Denison. Des données qui seront ensuite colligées et contre-vérifiées par les ingénieurs de la Ville, a renchéri Yani Authier, urbaniste à la Ville de Granby.
«Quand on parle de 71 unités, de gens qui rentrent et qui sortent à différentes heures dans une journée, l’impact réel sur le volume total de la rue Denison; selon les informations que l’on a, c’est négligeable», a laissé entendre Paul Goulet.
Outre la gestion de la circulation, d’autres enjeux et suggestions ont été adressés aux promoteurs présents dans la salle du conseil au cours de la soirée, dont la réduction du nombre de places de stationnement (de 1,5 à 1 case), l’ajout de commerces au rez-de-chaussée et une meilleure harmonisation du projet immobilier avec le cadre bâti.
Projet de parc: c’est non
À terme, les promoteurs (Gestion Chagnon et Picard, Le Royaume des quilles D.G.D. inc. et Immobilier LCI) désirent construire deux bâtiments (de trois étages) de 31 et 40 logements sur le terrain du 151, rue Denison Est. Un scénario décrié par des citoyens qui ont exprimé, dans les dernières semaines, le souhait de voir la Ville se porter acquéreuse du lot afin de le convertir en espace vert.
« Non, la Ville n’achètera pas ce terrain-là pour en faire un parc. Ç’a été clairement dit par le conseil. Alors pour ceux qui vivent encore d’espoir à cet effet-là, ce n’est pas une option qui a été retenue par le conseil. On considère que le secteur actuellement est bien desservi en parcs (parc de la Tannerie, boisés Miner, parc Daniel-Johnson). Le conseil ne reviendra pas sur sa décision », a mentionné le conseiller Paul Goulet.
D’après une évaluation sommaire, aux dires du conseiller Goulet, le coût total d’une conversion de l’espace en un parc (achat, démolition, décontamination, réaménagement des lieux) pourrait minimalement avoisiner les 5 M$.