Ras-le-bol des commerces itinérants
AFFAIRES. Des commerces éphémères qui débarquent en ville pour vendre leurs marchandises n’ont pas leur raison d’être. C’est du moins ce qu’affirment les propriétaires des Folleries Fleuries, Éric Desmarais et Pascale Leclaire. Les deux entrepreneurs granbyens réclament une meilleure règlementation municipale à ce chapitre pour contrer les ouvertures d’établissements itinérants et les signatures de baux de courte durée.
Propriétaire de la boutique d’accessoires de fête et costumes sise sur la rue Saint-Charles Sud depuis un peu plus d’un an, le couple a récemment été surpris par l’arrivée de la bannière Spirit Halloween dans les locaux de l’ex-magasin Winners de la rue Saint-Jude Nord. Comme son nom l’indique, cette entreprise propose une pléthore de produits d’Halloween à des prix concurrentiels. Le hic? Quelques jours après la populaire fête, ce commerce temporaire pliera bagage. Selon Éric Desmarais, ce type de commerces fait du tort aux commerçants locaux qui paient des taxes à l’année contrairement à ces chaînes qui s’établissent à peine pour quelques semaines.
«C’est un Costco pour nous. C’est le Costco de l’Halloween», illustre M. Desmarais. «Ils (Spirit) sont un peu partout et ça débarque pour deux mois», se désole l’homme d’affaires.
Pour l’entrepreneur, cette concurrence momentanée ne devrait pas avoir pignon sur rue à Granby tout comme les ventes de liquidation (manteaux de fourrure, vêtements, articles de sport et autres) tenues à divers endroits en ville. «La Ville doit prendre conscience des effets de ces ventes sur les petits commerces», soutient-il.
«Ils (commerces temporaires) sont ici brièvement et ils repartent. La Ville n’en retire aucun avantage. Pour un petit commerce comme le nôtre, l’Halloween, c’est important. C’est notre gros boom dans l’année et on ne l’aura pas ce boom. C’est avec l’Halloween qu’on réussit à passer à travers l’année», évoque Pascale Leclaire.
Un bail de 12 mois
Afin d’éviter la prolifération de ces commerces, Éric Desmarais suggère d’obliger ces commerçants itinérants à apposer leur signature au bas d’un bail de 12 mois. Une règlementation claire qui les démotiverait à venir s’établir ici aux dires de l’entrepreneur. «Tu veux venir t’établir ici, c’est un an ou bien (…)», ajoute-t-il.
La semaine dernière, Éric Desmarais s’est d’ailleurs présenté au micro à la salle du conseil pour attirer l’attention des élus de Granby sur l’importance de mieux légiférer cette pratique commerciale sur le territoire. Un plaidoyer qui a été bien entendu de la part de la mairesse Julie Bourdon. «C’est important que vous veniez nous sensibiliser à ce dossier-là. C’est quelque chose sur lequel on va se pencher de plus près. On avait déjà regardé pour les commerces temporaires au centre-ville, mais pas dans le coin des Galeries. Ce dossier va être regardé plus en profondeur dans les prochaines semaines», a indiqué l’élue.
Éric Desmarais et Pascale Leclaire ne sont pas seuls à mener son combat. Un homme d’affaires de Sherbrooke, Michel Doyon, a également interpellé récemment les élus sherbrookois les invitant à revoir leur règlementation (NDLR: à Sherbrooke, le règlement oblige un bail de six mois) sur les commerces temporaires qu’il juge pleine de trous, a rapporté le Sherbrooke Info dans son édition du 12 septembre dernier. «Il faut revoir la politique des baux et respecter les commerces locuaix qui essaient de faire des affaires sans se les faire voler par des gens de l’extérieur», a plaidé l’homme d’affaires sherbrookois.