Solidaires, les postiers et les lock-outés du Zoo se rassemblent
RELATIONS DE TRAVAIL. D’un côté, le conflit commence. De l’autre, le différend contractuel s’éternise. Malgré le contexte ardu des négociations, les forces syndicales des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) et des employés en lock-out du Zoo de Granby se sont réunies cet avant-midi au parc Pelletier afin de se soutenir les unes les autres.
L’opération de visibilité a mobilisé quelques dizaines de syndiqués de Postes Canada et du Zoo de Granby réunis au parc Pelletier. Plus tard au cours de la manifestation, des syndiqués cols bleus de la Ville de Granby devaient se joindre au groupe, ont indiqué les organisateurs de ce rassemblement syndical.
Musique entraînante, fanions, slogans martelés. Les syndiqués des deux camps en ont profité pour faire passer leur message auprès de la population locale.
En grève depuis le 15 novembre dernier, les syndiqués de Postes Canada sont à la recherche d’un nouveau contrat de travail. Rappelons que la dernière convention collective est échue depuis le 31 décembre dernier.
«Ce qu’on veut, c’est garder nos conditions de travail déjà acquises, les garantir pour les générations futures et avoir droit aux promesses qu’on nous a faites durant la pandémie. Il y a eu un hiatus sur les négociations, on a pris un brake pour permettre à Postes Canada d’absorber le coup de la pandémie. Mais les promesses de négocier par la suite, l’employeur semble les avoir oubliées», indique Julien Bourdeau, président de la section locale du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes de Granby.
Bien que la livraison de courriers soit en déclin au pays, le STTP se dit ouvert à prendre le relais de la distribution de colis. Un créneau qui permettrait à la société d’État de générer des revenus marché et de faire contrepoids aux fournisseurs de messagerie privés (UPS, Purolator et compagnie).
«Ça nous ferait plaisir de les livrer les colis d’Amazon. C’est ce qu’on souhaiterait que la direction de Postes Canada comprenne aussi. Il faut orienter la compagnie pour pouvoir les traiter ces colis. Oui, on est 2024 et plusieurs pensent que ce n’est plus nécessaire des facteurs, mais depuis qu’on est en grève, il y en a un paquet (de gens) qui s’ennuie de nous autres», a laissé entendre M. Bourdeau.
De son côté, le STTP réclame des augmentations de 24 % sur quatre ans alors que Postes Canada propose 11,5 % pour la même période.
Zoo: des progrès
Dans la rue depuis la fin juillet, les 130 travailleurs et travailleuses du Zoo de Granby mis en lock-out par leur employeur n’ont toujours pas vu la fumée blanche sortir de la cheminée patronale-syndicale annonçant la conclusion d’une entente. Or, il semble que les deux parties travaillent sans relâche depuis trois semaines à trouver un terrain d’entente.
« On peut enfin dire que les négociations se portent bien. Elles sont normales, proactives et avec des échanges qui sont concrets. Les clauses normatives; ce pourquoi on négocie, ça avance bien », a témoigné Camille de Rome, horticultrice et porte-parole du Syndicat national des salarié-es de la Société Zoologique de Granby–CSN.
Un dénouement avant Noël? «Si ça avance comme ça avance actuellement, oui, c’est peut-être réaliste», a déclaré Jonathan Roy, président du Syndicat national des salarié-es de la Société Zoologique de Granby-CSN.
Pour l’heure, les négociations et les discussions autour de la table entre les deux camps se tiendraient dans un environnement positif. «Ça va super bien. Il y a eu des changements de part et d’autre, mais depuis ce temps-là, c’est plus favorable», a confié M. Roy.
L’arrivée du président du Syndicat et vice-président du conseil d’administration du Zoo dans le dossier du renouvellement de convention collective y serait pour quelque chose, a-t-on appris. «On sent de l’écoute, on a des retours et des explications logiques. C’est bien différent du début des négociations où l’on avait droit à un non catégorique sans explication», a affirmé Jonathan Roy.
Pour la durée du prochain contrat, le président des syndiqués du Zoo n’a pas voulu trop se mouiller laissant savoir que toutes les options sont sur la table.