Syndrome de stress post-traumatique: Emma Savage brise les tabous
ÉDUCATION. La Bromontoise Emma Savage veut sensibiliser les adolescents et les jeunes adultes au syndrome du stress post-traumatique, dont elle a été diagnostiquée à la suite d’un accident de voiture l’été dernier. La jeune de 16 ans a partagé un mini-documentaire de cinq minutes sur YouTube, dans le cadre de son projet personnel de fin d’année au programme d’éducation intermédiaire (PEI).
«J’ai remarqué qu’il n’y avait pas beaucoup de vidéos qui traitaient du syndrome de stress post-traumatique, je trouvais que c’était un sujet qui méritait que l’on en parle», affirme l’étudiante à l’école secondaire Jean-Jacques-Bertrand.
La jeune a un message clair à transmettre à la population: «c’est en persévérant et en allant chercher de l’aide qu’on est capables de passer au travers d’une épreuve comme celle-là».
«Ce n’est pas nécessairement facile dans la vie, on peut faire face à des épreuves difficiles qui peuvent nous sembler insurmontables, mais on est capables : il faut croire en nous et ne pas se gêner de demander de l’aide, lance-t-elle. Il y a plein de ressources qui sont à notre disposition.»
ACCIDENT
Le 23 juillet dernier, Emma a confondu l’accélérateur et le frein de l’automobile qu’elle conduisait comme apprentie.
«J’étais avec mon beau-père et mon petit-ami. Arrivée à une intersection, j’ai foncé de plein fouet dans la voiture immobilisée devant moi, à une vitesse d’environ 90 km/h. Ça a été un impact assez brutal. Ça a été très traumatisant.»
En plus des séquelles psychologiques, Emma a dû affronter des pépins physiques. Son ligament croisé antérieur droit est encore aujourd’hui partiellement déchiré. Elle a aussi eu un traumatisme crânien.
«J’ai également le logo Mazda étampé sur le bras ! Ça ressemble presque à une tache de naissance. Je l’appelle la tache de renaissance, parce que ça m’a permis d’évoluer et d’apprendre de cette situation-là.»
Reprendre le volant a été une épreuve très difficile.
«Je suis des cours de désensibilisation avec l’école de conduite Xpérience chaque semaine pour m’aider. C’est une très grosse étape. J’étais dans l’évitement au début. J’avais extrêmement peur. C’en était quasiment devenu une phobie. Je refusais de conduire, mais progressivement, avec l’aide de ma famille et de ma psychologue, j’ai pu recommencer petit à petit.»
MINI-DOCUMENTAIRE
Emma a réalisé ce projet de A à Z, en débutant par la recherche et la rédaction, jusqu’au tournage puis au montage.
«Je suis quelqu’un de très timide et qui a de la misère à parler de ce que je ressens, indique-t-elle. J’ai décidé de faire une vidéo parce que ça me permet de sortir de ma coquille, tout en parlant de mes émotions.»
Elle l’a dévoilée dans les derniers jours dans le cadre de ses cours.
«La semaine passée, je l’ai présentée à trois classes. Ça a été très émouvant, j’ai pleuré à quelques reprises. Lundi, je l’ai aussi présentée une quatrième fois. Ce sont pour une bonne partie des élèves que je connais depuis la 1re secondaire. C’était touchant de voir leurs réactions.»
La vidéo, intitulée Le jour où tout a basculé (L’espace d’un instant), est disponible sur YouTube. Elle peut également être visionnée sur le site web du Journal Le Guide, sous l’article concernant Emma.